En 2009 et 2010, six télégrammes de l’ambassade américaine à Paris, révélés par WikiLeaks, évoquent le rôle de Robert Bourgi dans les affaires africaines. Morceaux choisis.
Le 25 février 2010 : « Maréchaux [conseiller Afrique à l’Élysée, NDLR] a critiqué de façon virulente l’avocat français, l’homme d’affaires et le réputé intrigant Robert Bourgi, souvent considéré comme le dernier représentant de l’ère classique de la “France-Afrique” (dont les vestiges sont encore présents). Selon Maréchaux, Bourgi […] est toujours prêt à travailler pour son propre intérêt en gagnant la faveur des dirigeants africains, notamment Bongo au Gabon ou, plus récemment, Rajoelina [Madagascar]. »
Le 18 juin 2009 : « SERMAN [conseiller Afrique à l’Elysée] a affirmé que Bourgi avait des attaches de longue date avec Guéant et Sarkozy, mais qu’il était avant toute chose un homme d’affaires veillant à ses propres intérêts. Le président du Gabon décédé récemment, Bongo, a été son principal « client ». Bourgi a également eu des attaches avec le Congo de Sassou Nguesso et le Sénégal de Wade, bien qu’elles aient eu moins d’importance que celles avec Bongo. […]
Bourgi a révélé la mort de Bongo à la presse [il aurait été la source de certains médias français, le 7 juin 2009] avant que les Gabonais ne l’annoncent eux-mêmes [le 8 juin]. Cette fuite avait provoqué la colère de la famille Bongo. Serman a indiqué que Sarkozy n’avait pas non plus aprrécié l’affaire car l’information avait été attribuée à « une source proche du gouvernement français ». Cela avait laissé penser que le gouvernement français était responsable de cette fuite ou l’avait tacitement approuvée, ce qui n’était pas le cas. […]
Les Français étaient également embêtés lorsque Bourgi avait rendu publique la rencontre entre Aziz et Guéant [le nouvel homme fort de Mauritanie a rencontré secrètement le secrétaire général de l’Elysée en juin 2008]. […] D’après Serman, Bourgi a voulu montrer que son influence demeurait intacte après l’épisode Bongo. Selon Serman, l’affaire avait eu l’effet inverse : « Bourgi n’est pas idiot, mais c’est plus fort que lui, il ne peut s’empêcher de parler pour assurer sa promotion même si cela doit avoir des conséquences pour lui. » »
Le 19 novembre 2009 : « En évoquant en particulier le thème de la « Françafrique », Gompertz [directeur Afrique au mnistère français des Affaires étrangères] a déclaré qu’il regrettait que l’avocat et conseiller présidentiel Robert Bourgi (présenté par la presse française comme le porte-parole de la vieille « Françafrique ») soit l’ami de de Sarkozy, mais que « [ça faisait] partie de la vie. » »
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