Alors que l’opposition réclame depuis plusieurs mois le report des élections législatives à 2012, afin de permettre l’introduction de la biométrie, le rapporteur de la Commission électorale a annoncé la tenue du scrutin le 17 décembre 2011.
« Le cas de force majeur » invoqué par l’opposition gabonaise pour reporter les élections législatives en 2012 n’a pas été suffisant pour faire plier le gouvernement. Le scrutin aura lieu le 17 décembre, a annoncé Benjamin Nzigou, le rapporteur de la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap) sur la chaîne publique RTG1. L’annonce a été lapidaire : « Date limite de dépôt des candidatures auprès des commissions électorales locales lundi 31 octobre à 18h00, ouverture de la campagne le mercredi 7 décembre à 00h. Scrutin le samedi 17 décembre ».
L’opposition demandait le report des élections pour un motif : elle souhaitait l’introduction de la biométrie garantissant des élections transparentes. Après une concertation entre l’opposition, la société civile et le président Ali Bongo Ondimba https://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2642p022-029-bis.xml0 en avril, le gouvernement avait saisi la cour constitutionnelle. Celle-ci avait refusé le report des élections.
« Nous ne pouvons passer notre temps à dire que nous voulons un État de droit, respectueux des lois en vigueur et décider qu’il suffit qu’on se retrouve entre nous et que nous prenions une décision de mettre la loi de côté. Je suis garant des lois en vigueur dans ce pays, c’est le rôle du président de la République » avait déclaré le président suite à la concertation.
« Un homme, une voix »
Depuis juillet donc, l’opposition – dont les deux principaux partis, l’Union nationale (UN, dissoute) et l’Union du peuple gabonais (UPG) – a suspendu sa participation à la Cénap.
« Nous voulons que l’élection soit transparente. Nous voulons que le principe d’un homme-une voix soit respecté », avait clamé Zacharie Myboto, président de l’UN, accusant le pouvoir de « s’appuyer sur la fraude » électorale.
L’opposition et la plateforme de la société civile « Ça suffit comme ça » restent sur leur position, et continuent de clamer « pas de biométrie, pas de transparence, pas d’élections ». Un meeting de l’opposition sur ce thème avait d’ailleurs réuni un peu moins de 2000 personnes ce week-end à Libreville.
Quant à Ali Bongo Ondimba, interrogé sur l’éventuel boycott des élections par l’opposition avant que la date du scrutin ne soit annoncée, il avait répondu: « Je ne peux pas répondre et spéculer pour les autres (l’opposition). En ce qui me concerne je suis respectueux des lois en vigueur dans mon pays. Je suis comme tous les citoyens, ces lois je les observe, je les respecte et je les applique ».
(Avec AFP)