L’absence d’un cadre juridique protégeant les déficients mentaux est l’une des causes de leur stigmatisation par une bonne partie de la société gabonaise qui lie cette maladie à des mauvais sorts, ou à des pratiques fétichistes opérées par ces malades mentaux au moment où ils jouissaient de toutes leurs facultés psychiques.
Victimes de préjugés responsables des comportements discriminatoires, les déficients mentaux vivants au Gabon sont aujourd’hui l’une des classes les plus vulnérables de la société au mépris de la déclaration des droits du déficient mental de 1971 garantissant à ces derniers un droits aux traitements médicaux appropriés. Mieux encore, l’article 3 du même texte dispose que ‘’le déficient mental a droit à la sécurité économique et à une vie décente’’ Ce dispositif juridique de l’Organisation des nations unies (ONU) a été ratifié par le Gabon mais son application tarde encore.
En 1991, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté les principes de protection des personnes atteintes de maladies mentales et d’amélioration de santé mentale. Ce document définit les principes et les droits qui sous-tendent la lutte contre la stigmatisation des malades mentaux.
‘’Ces principes peuvent servir de « bréviaire » au gouvernement pour mettre en place une législation de santé mentale qui tient compte de tous les droits des déficients mentaux’’, a suggéré un psychologue.
En 1962, le Gabon avait adopté une législation en matière de santé mentale (loi n°7/62) réglementant l’internement des aliénés dangereux pour la sécurité publique. Cette loi a été vite dépassée parce que ne prenant en compte que les aliénés dangereux. Or, les maladies mentales incluent plusieurs autres pathologies.
Par ailleurs, Le Gabon est un pays où bon nombre d’hôpitaux n’ont pas de service de psychiatrie.
Selon de sources concordantes, les médecins ne veulent pas se spécialiser en psychiatrique en raison des préjugés sur cette maladie.