Le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, a annoncé des mesures importantes concernant plusieurs réformes en vue de mettre le pays sur les rails de « l’émergence », et de l’efficacité sur le plan national.
Ces réformes, visant à accélérer la concrétisation de son programme de société « l’Avenir en confiance », touchent les secteurs de l’habitat, l’administration, le secteur économique et le transport aérien.
REFORME DE L’HABITAT ET ACCES A LA PROPRIETE:
S’appuyant sur les réformes annoncées lors du Conseil des Ministres délocalisé de Koula-Moutou, le Chef de l’Etat en a souligné l’urgence, car soutient-t-il : « la forte urbanisation, ainsi que la faiblesse des infrastructures économiques de base ont favorisé la pauvreté dans les quartiers périphériques des grandes villes, notamment Libreville et Port Gentil, qui regroupent, à elles seules, plus de la moitié de la population nationale ».
Pour lui, la caducité des textes et des lois en vigueur en matière de foncier ne riment pas avec sa vision de bâtir 5000 logements par an.
C’est fort de ce constat qu’il a décidé la réorganisation du Ministère en charge de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Cadastre avec la création d’une Agence Nationale de l’Urbanisme, des Travaux Topographiques et du Cadastre ainsi que celle d’un Conseil National de l’Habitat.
Il sera aussi procédé à la réorganisation et la réactivation des Brigades Spéciales d’Urbanisme et de la Construction (BSUC) afin de lutter contre l’occupation illégale et anarchique des terrains. La mise en place des plans d’urbanisme de détail dans les zones d’extension des villes (Smart Code), un véritable document de cadrage du secteur Habitat au Gabon présentant d’énormes avantages.
De façon globale, ces mesures permettront d’avoir une certaine régulation du foncièr, la production des règles d’occupation des sols et de construction à travers une planification urbaine, la suppression des titres de propriété provisoire et, à terme, le renforcement de la propriété privée.
REFORME DE L’ETAT ET MODERNISATION DE L’ADMINISTRATION:
Au cœur de son programme pour le Gabon, l’agent public doit être bien formé et placé dans des conditions optimales, de sorte qu’en toutes circonstances, il se sente toujours interpellé par la grandeur de sa mission.
Dans cette perspective, le Président de la République a instruit le gouvernement à travers le Ministre du Budget et de la Fonction Publique, de lui proposer, dans les meilleurs délais, une grande reforme de l’Ecole Nationale de l’Administration (ENA),
visant un cadre de gestion des situations administratives et un nouveau système de rémunération des Agents Publics.
Le Chef de l’Etat a donc jugé utile de fusionner l’ENA avec l’Institut de l’Economie et des Finances (IEF), en vue d’en faire un cadre par excellence de formation des grands Commis de l’Etat.
Il a annoncé la délocalisation de cette grande école fusionnée à Fougamou et celle de L’Ecole Nationale des Arts et Manufactures (ENAM) à Mbigou, toutes dans deux dans la province de la Ngounié.
L’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM), sera transférée à Koulamoutou dans la province de l’Ogooué-Lolo tandis que L’Ecole Nationale des Eaux et Forêts (ENEF), ira à Makokou (Haut-Ivindo). L’Institut National de la Poste, des Technologies, de l’Information et de la Communication (INPTIC), à Franceville dans la région du Haut-Ogooué.
Ces délocalisations s’inscrivent dans la droite ligne des toutes premières concernant l’Ecole Nationale des Cadres Ruraux d’Oyem, l’Ecole des Douanes de Léconi, l’Institut du Pétrole de Port Gentil et l’Ecole des Mines de Moanda.
« Ces délocalisations ont pour objectif de promouvoir le développement équilibré de notre pays ; ce sont autant d’opportunités pour les investisseurs privés, étrangers et nationaux de créer autour de ces entités toutes les infrastructures économiques, sociales, sportives et culturelles susceptibles de fixer les populations à l’intérieur du pays », a expliqué le n°1 gabonais.
De même qu’il a été décidé de la création des Centres Délégués de Gestion et des Directions Centrales des Ressources Humaines (DCRH) en vue d’un nouveau système de gestion des personnels de l’Etat.
Sa mise en œuvre s’appuiera sur les Directions Centrales des Ressources Humaines (DCRH) et les Centres Délégués de Gestion (CDG). Ces structures permettront, au Chef de l’exécutif, d’avoir une meilleure lisibilité dans le suivi des carrières des agents publics.
Dans cette optique, le Chef de l’Etat envisage une nouvelle réforme du système de rémunération des agents de l’Etat. Il a donc instruit le Ministre du Budget et de la Fonction Publique de lui proposer à partir de 2012, un nouveau système de rémunération de l’agent public tenant compte de toutes les contraintes.
L’action d’Ali Bongo Ondimba vise entre autre à revaloriser et harmoniser l’aide au logement allouée aux agents publics. Ainsi, à partir de janvier 2012, les agents publics recevront une allocation d’aide au logement selon le barème ci-après : Catégorie A (150 000 FCFA), catégorie B (75 000 FCFA), et enfin catégorie C (50 000 FCFA).
FORCES DE DEFENSE ET DE SECURITE
Pour renforcer la formation des personnels de Commandement des Forces de Défenses et de Sécurité, le Chef de l’Etat s’est résolu à créer une Académie de Police à Mayumba dans la province de la Nyanga.
SECTEUR ECONOMIQUE :
Sur le plan économique, le Président de la République a dit attacher du prix au rapatriement des provisions pour réhabilitation des champs pétroliers
Pour le Chef de l’Etat, plus question d’exploiter les ressources pétrolières et gazières sans tenir compte de la préservation de nos écosystèmes.
Mission a donc été recommandée au Ministre de l’Economie de revisiter avec les opérateurs pétroliers, sans délai, l’utilisation qui est faite des provisions prévues pour la remise en état des sites à la fin de l’exploitation des permis que l’Etat leur a attribués.
CREATION D’UNE NOUVELLE COMPAGNIE AERIENNE
« J’ai donc décidé la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale. Le Gouvernement doit s’atteler à finaliser ce dossier qui est déjà bien avancé et dont la concrétisation pourrait se faire avant la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) », a annoncé le Chef de l’Etat.
La mesure jugée salvatrice viendra effacer « le perroquet vert (Air-Gabon) de la mémoire des Gabonais qui n’ont plus eu de compagnie nationale aérienne depuis plusieurs années.
« Il nous faut désormais donner au gouvernement, dans ce secteur, les outils de souveraineté lui permettant d’influencer la fixation des prix des billets et le choix des connections », a conclu, le Président de la République qui s’est prêté par la suite au jeu de questions et réponses avec la presse.