Au terme d’une tournée républicaine entamée le 3 octobre, un conseil des ministres délocalisé s’est tenu à Mouila, chef-lieu de la province visitée de la Ngounié. Le président Ali Bongo a annoncé, au cours de la conférence de presse ayant suivi le conclave gouvernemental, une série de mesures qui porte, entre autres, sur la réforme du secteur de l’habitat et de l’urbanisme, mais aussi sur la modernisation de l’État et de l’administration, le délocalisation de certaines grandes écoles, le système de rémunération et de pension des agents publics
Sous la supervision du président Ali Bongo Ondimba, le 8e conseil des ministres délocalisé s’est tenu le 6 octobre à Mouila, chef-lieu de la province de la Ngounié dans laquelle l’équipe gouvernementale séjournait depuis le 3 octobre. Comme de tradition, une conférence de presse clôturant ces travaux a permis au président de la République de décliner les décisions prises à cette occasion.
Mesures spécifiques pour la Ngounié
Comme de tradition pour cette série de conseils des ministres délocalisés, la province hôte bénéficie d’une suite de mesures spécifiques. Pour la Ngounié, on peut noter à cet effet l’énumération des mesures ci-après dans le communiqué final du conseil des ministres :
• Le renforcement des capacités opérationnelles de l’Administration par l’octroi des véhicules comme dans d’autres provinces;
• Les travaux d’adduction d’eau potable à Ngouassa (Fougamou) et Massika ;
• La construction d’une microcentrale de 8 MW à Dibwangui pour renforcer la capacité de la production de la vallée de la Louetsi et suppléer l’ouvrage de Bongolo en déficit ;
• La construction d’une microcentrale hydroélectrique de 450 KW sur la rivière Bibaka à Malinga et de la ligne de transport d’énergie électrique associée ;
• La réhabilitation de la microcentrale de Mbigou afin de porter la puissance installée de 340 à 500 KW ;
• La poursuite des efforts de l’État, déjà en déploiement, pour doter la province de routes carrossables en toutes saisons, permettant également de connecter la Ngounié aux autres provinces du Gabon et au Congo dans le cadre de la route transafricaine ;
• La création d’une palmeraie dans la région de la Ngouni ;
• La réouverture de l’École Nationale Vétérinaire à Ndendé ; le lancement des études pour la création d’un port sec à Ndendé et la réouverture du Bureau des Douanes de Doussala.
Autres mesures d’envergure nationale
Au-delà des mesures spécifiques à la province de la Ngounié et de la révolution impulsée dans le secteur de l’habitat et de l’urbanisme, le conseil des ministres de Mouila a débouché sur des annonces majeures de portée nationale qui concernent notamment la réforme de l’Etat et la modernisation de l’administration. On pourra énumérer :
• La fusion de l’École Nationale d’Administration (ENA) avec l’Institut de l’économie et des finances (IEF), hormis ses activités de pool régional, et sa délocalisation à Fougamou. Mais aussi la délocalisation d’universités et grandes écoles : l’Ecole nationale des arts et manufactures (ENAM) à Mbigou; l’Ecole nationale de la magistrature (ENM) à Koulamoutou ; l’Ecole nationale des eaux et forêts (ENEF) à Makokou ; l’Institut national de la poste, des technologies, de l’information et de la communication (INPTIC) à Franceville.
• L’amorce d’une réflexion sur un nouveau système de gestion des ressources humaines de la fonction publique, notamment au niveau des carrières ;
• La réforme du système de rémunération et de pension des agents publics. Dès 2012, un nouveau système de rémunération des agents publics mettra à leur bénéfice une allocation d’aide au logement de 150 000 francs CFA pour la catégorie A, 75 000 francs CFA pour la catégorie B et 50 000 francs CFA pour la catégorie C ;
• La création de l’Académie de Police de Mayumba visant le renforcement de la formation des personnels de commandement des Forces de défense et de Sécurité ;
• La création d’une nouvelle compagnie aérienne, annoncée par le président Ali Bongo en ces termes : «Depuis la disparition de la compagnie nationale Air Gabon, il faut reconnaître que notre pays connaît un enclavement certain en ce qui concerne la desserte aérienne de nos provinces, mais également dans une certaine mesure avec l’extérieur. Il nous faut désormais donner au Gouvernement, dans ce secteur, les outils de souveraineté lui permettant d’influencer la fixation des prix des billets et le choix des connections. J’ai donc décidé la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale. Le Gouvernement doit s’atteler à finaliser ce dossier qui est déjà bien avancé et dont la concrétisation pourrait se faire avant la CAN.»
• Le rapatriement des provisions pour réhabilitation des champs pétroliers au sujet duquel le président a instruit «le ministre de l’Économie de revisiter avec les opérateurs pétroliers, sans délai, l’utilisation qui est faite des provisions prévues pour la remise en état des sites à la fin de l’exploitation des permis que l’Etat leur a attribués.» Ce, afin «que l’État s’assure de la réelle disponibilité de ces fonds au Gabon afin que le moment venu, ils puissent servir à la réhabilitation des sites, conformément aux standards internationaux.»
La conférence de presse ayant favorisé la déclinaison de toutes ces mesures, s’est clôturée par le jeu questions-réponses qui a permis au président Bongo d’annoncer que cette première série de conseils des ministres délocalisés qui lui permet, selon ses propres termes, de «toucher du doigt les problèmes et les aspirations des Gabonais mais également le potentiel du pays», va s’achever par l’Estuaire. La date de ces dernières assises gouvernementales délocalisées qui devraient, vraisemblablement, se tenir dans une autre ville que Libreville, n’a pas été annoncée.