Pierre Mamboundou, président fondateur de l’Union du peuple gabonais (UPG), est décédé à Libreville le 15 octobre à 23 heures. La classe politique gabonaise perd là l’un de ses plus brillants membres et l’un des plus farouches opposants au régime d’Omar Bongo. Sa dernière apparition publique s’est effectuée le 1er octobre dernier au carrefour Rio de Libreville où il a pris part à un meeting regroupant des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile gabonaise réclamant l’introduction de la biométrie dans le processus électoral en cours.
L’opposant historique gabonais, Pierre Mamboundou, est décédé le 15 octobre à 23 h à Libreville. L’information a été confirmée par Fidèle Waura, secrétaire général de l’Union du peuple gabonais (UPG), joint au téléphone. Celui-ci a laissé entendre que les causes de ce décès surprenant ne sont pas encore déterminées, le fondateur de l’UPG ayant été trouvé mort sur son lit.
Pour rappel, en fin novembre 2010, Pierre Mamboundou était rentré d’un long séjour à Paris où il avait été évacué, pour des raisons de santé, au sortir de l’élection présidentielle anticipée du 30 aout 2009. C’est durant cet internement sanitaire parisien que l’opposant avait rencontré, le 27 septembre 2010, le président Ali Bongo. L’opposant, une fois rentré à Libreville, n’aura nullement occulté qu’il était entré en négociation avec le pouvoir. La teneur de ces négociations n’a jamais été rendue publique.
Ces derniers temps, approché par les membres de la société civile, Pierre Mamboundou avait rejoint le mouvement « Ça suffit comme ça ! » au sein duquel se retrouve l’ensemble de l’opposition pour revendiquer le report des législatives du 17 décembre prochain, en vue d’une introduction de la biométrie dans le processus électoral.
Sous l’ère d’Omar Bongo, Pierre Mamboundou était considéré comme le plus sérieux opposant du régime quarantenaire, depuis l’érosion du crédit de Paul Mba Abessole. Ingénieur des travaux en télécommunication, né le 6 novembre 1946 à Mouila dans le sud du Gabon, Pierre Mamboundou a été découvert par le grand public à la fin de la décennie 80, à la faveur d’une rumeur de coup d’Etat qui l’a obligé à quitter Paris et à s’exiler de ce fait à Dakar au Sénégal. Il aura été le grand absent de la conférence nationale de 1990.
Condamné par contumace mais tout de même maintenu en liberté après son retour au Gabon, Pierre Mamboundou avait littéralement un parcours politique sans faute, même son parti l’UPG n’a jamais tenu de congrès et même si certains lui reprochent d’avoir « fréquenté » Omar Bongo après sa sortie d’un exil à l’ambassade d’Afrique du Sud au Gabon, consécutif au fait que le siège de son parti au quartier Awendjè dans le 4e arrondissement de Libreville, fut pris d’assaut et mis à sac par les unités de l’armée gabonaise encagoulées, le 21 mars 2006.
Que ce soit dans le cadre du travail parlementaire ou sur la place publique, ses prises de position avaient généralement le mérite de débusquer des lièvres et de mettre à mal le régime PDG. N’ayant jamais été aux affaires il jouissait d’une virginité qui lui conférait une audience certaine, aussi bien auprès des populations que dans certaines sphères internationales, qui lui accordaient le bénéfice du doute.
Pierre Mamboundou faisait résolument figure d’un poids lourd de la scène politique gabonaise. Député de Ndendé depuis 1996, le président de l’UPG était réputé pour sa sagacité juridique, son bagout et une certaine rigueur morale et intellectuelle. Il était doté d’une ouverture d’esprit incontestable, d’une culture politique et d’un sens de la dialectique qui en faisant un redoutable débatteur et un communiquant de bon niveau. La classe politique gabonaise perd là l’un des plus brillants, sinon le plus brillant de ses membres.
nous sommes tous triste car avec son décès l egabon vient de perdre l’uns de ces fils qui pouvait bouster les choses.
vas en paix et la lutte continue pas de déchirure raison de plus pour nous unir mais faisons le deuil après Dieu nous le dira