Le leader de l’opposition gabonaise Pierre et fondateur de l’Union du peuple gabonais (UPG), Pierre Mamboundou décédé samedi dernier à Libreville, à 65 ans est né le 6 novembre 1946 à Mouila (dans le sud du Gabon).

Marié à Augustine Mamboundou née Balouki et père de 5 enfants, Pierre Mamboundou a fait ses études primaires et secondaires dans la ville qui l’a vu naitre. En classe de second il rejoint Libreville où il va fréquenter le collège Béssieux puis le Lycée national Léon Mba et obtient un baccalauréat scientifique.

M. Mamboundou intègre ensuite l’Université de Perpignan en France d’où il ressort ingénieur des travaux en télécommunication. Quelques années plus tard, un enseignant en physique lui fait la proposition de dispenser des cours au Centre régional d’études universitaires de la formation permanente à Perpignan (CREUFOP).

Il est admis ensuite à la Société française de physique (SFP), une association qui réunit d’éminents hommes de sciences de France depuis 1873.

Pierre Mamboundou quitte ensuite la France et rejoint Libreville où il dirige brièvement l’Agence commerciale de télécommunications et travaille à la mise en place du centre national de télécommunication (CENACOM).

En 1979, il retourne en France et travaille pour l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT), ancêtre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

Plus tard, il en devient le chargé de mission auprès du secrétaire général de l’organisation, puis le directeur des relations extérieures et mène plusieurs missions auprès de différents chefs d’États et de gouvernements pour le compte de l’organisation en vue de démultiplier le pouvoir d’activité de l’agence et de promouvoir l’usage de langue française.

Il travaillera également à la préservation des langues nationales africaines. Pierre Mamboundou restera à l’ACCT jusqu’en 1989 avant d’être expulsé à la demande du gouvernement gabonais qui l’accuse d’atteinte à la sureté de l’État pour avoir créer son parti, l’Union du peuple gabonais (UPG).

Pierre Mamboundou est alors conduit à Dakar au Sénégal pour un exil politique qui va durer 3 ans et demi et qui le séparera de sa famille restée en France.

À Libreville, un procès est ouvert contre lui en 1990. A l’issue de ce procès, il est condamné à 10 ans de prison par contumace.

Pourtant, le 1er novembre 1993, il décide de rentrer définitivement au Gabon pour mener les activités de son parti malgré la condamnation qui pèse sur lui. Une fois sur le sol gabonais, il fait opposition à sa condamnation par contumace.

Le 17 novembre 1993, Pierre Mamboundou tient son premier meeting à Kinguélé, un quartier populaire situé dans le 3e arrondissement de Libreville. Plus tard, ce quartier réputé frondeur deviendra un fief politique.

En 1996, il devient député de Ndendé dans département de La Dola (sud du Gabon). La ville de Ndendé deviendra par la suite le bastion de son parti qui y remporte presque toutes les élections. C’est dans cette même ville qu’il devient maire en 1997.

En 1998 et 2005, Pierre Mamboundou est candidat aux élections présidentielles, il est classé deuxième derrière Omar Bongo Ondimba. Sa troisième tentative à la présidentielle en 2009 se solde également par un échec devant l’actuel président gabonais, Ali Bongo Ondimba.

En septembre 2010, alors qu’il se trouve depuis quatre mois à Paris pour des raisons de santé, Pierre Mamboundou rencontre Ali Bongo Ondimba en tête à tête. C’est leur première rencontre depuis l’élection présidentielle du 30 août 2009.