En négociation avec le gouvernement depuis une année déjà, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) qui estime que les pouvoirs publics gabonais se refusent à faire avancer les choses, a annoncé qu’elle va entrer en grève. La manifestation sera accompagnée «d’autres actions afin de régler définitivement ce problème», a promis le syndicat.
A la faveur d’une conférence de presse donnée le 15 octobre dernier, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP), a annoncé avoir rompu les négociations avec le gouvernement et menacé de lancer tout prochainement un mouvement de grève.
Guy-Roger Aurat Reteno, secrétaire général de ce syndicat, assure avoir constaté que «le problème dans notre pays est l’incapacité des pouvoirs publics à exercer leurs missions de contrôle et de sanctions pour garantir l’application des lois et règlements en vigueur dans le secteur pétrolier gabonais.» L’ONEP qui réclame, entre autres, la gabonisation des emplois dans son secteur, était en négociation avec le gouvernement depuis une année déjà, avec un cahier de charges de 70 points.
Un rapport de cette organisation, remis au gouvernement le 23 août 2010, démontrait plusieurs cas de non-conformité dans la gestion et l’application des textes législatifs ; la négligence de certains employeurs dans le traitement et le suivi de carrière de leurs travailleurs. Le rapport relevait l’effritement de l’autorité de l’Etat sur les compagnies pétrolières. Il déplorait la caducité de certains textes, l’inadéquation formation-emploi dont la conséquence est l’insuffisance de techniciens nationaux dans certains domaines (forage, géophysique, sismique, etc.), les conditions immigration au Gabon, etc.
Alors qu’au 1er octobre 2010, l’ONEP dénombrait près de 1.300 travailleurs en situation irrégulières, ce chiffre a quasiment doublé pour se situer autour de 2.808 aujourd’hui. Le syndicat avait à cet effet déjà lancé un ultimatum qui s’achevait au 1er octobre.
Le mouvement de grève annoncé cette fois devrait prendre une autre tournure que les précédents. «Il va se passer des choses (…) la grève ne sera qu’un élément parmi tant d’autres», a déclaré Guy-Roger Aurat Reteno, relayé par l’AFP. «Nous allons nous atteler à monter d’autres actions afin de régler définitivement ce problème», a souligné le secrétaire général de l’ONEP.
Pour rappel, cette organisation avait lancé, en avril dernier, une grève de quatre jours qui avait laissé le pays au bord de la paralysie et coûté selon l’Onep 60 milliards de francs CFA à l’Etat gabonais.