Hommage de quelques universitaires et hommes politiques de la Diaspora Gabonaise de l’Europe et de l’Amérique, à l’illustre Opposant historique Pierre Mamboundou, décédé le 15 octobre 2011 à Libreville Gabon.
Par Jean Aimé MOUKETOU, Canada.
Le Gabon, malgré sa petite population estimée à 1 million d’âmes, a toujours produit des figures politiques historiques, de Germain Mba à Joseph Rendjambé, de Moubamba Nziengui à Simon Oyono Aba’a, pour ne citer que ces quelques Résistants qui ont relevé la tête aux temps les plus durs du parti unique et de la dictature stalinienne du Parti démocratique gabonais (PDG) ; Pierre Mamboundou en fait partie.
Pierre Mamboundou a été le Grand combattant de la rupture ; il décida de combattre le système réprouvé PDG depuis la France, avec les conséquences qu’on sait : l’exil en France, au Sénégal. Président Pierre Mamboundou, les peuples du Gabon s’inclinent devant ta mémoire. Nous ne t’oublierons pas, paix à ton âme !
Pierre Mamboundou a été un Grand par le nom qu’il a porté, un brillant cadre gabonais, un grand Résistant au système sataniste et machiavélien. Saluons sa mémoire ! Il a marqué la vie politique gabonaise pour aller vers l’alternance politique. Pierre Mamboundou est plus comparable à Germain Mba, Joseph Rendjambé qu’à d’autres personnalités politiques gabonaises. Au nom de la République gabonaise, il était l’incarnation des sans voix, l’opposant sollicité par le peuple, plébiscité par le peuple gabonais, un homme d’Etat, un homme plébéien, un homme d’espoir politique.
Pierre Mamboundou était le fils du peuple, l’homme du peuple, quelqu’un de formidable avec une incarnation de l’espoir et de l’avenir, un opposant anti-fraude électoral, un homme politique qui avait des idées concrètes. Il a rejeté les Accords de Paris qui ont bloqué l’avenir démocratique du Gabon. Il a introduit le jeu de la démocratie au cœur de l’Assemblée nationale gabonaise. Il est à l’origine de certains projets de construction d’avenir. Un homme qui a dit Non, Non. Non, au régime PDG.
Pierre Mamboundou était quelqu’un de très instruit, très bien informé, radical qui malheureusement n’a pas toujours été reconnu par le pouvoir aigrefin PDG. Pierre Mamboundou était un grand homme, un grand homme africain. Pour l’universitaire gabonais, Bellarmin Moutsinga, « Pierre Mamboundou était le candidat de la rupture, le candidat des sans voix ». Il a pensé tout au long de son combat politique, de rompre avec la pieuvre du système PDG ; il a pensé donner une autre voix politique au Gabon. Toujours selon le Dr Bellarmin Moutsinga, « Pierre Mamboundou avait une pensée irréductible aux petites combines d’officines, une vision en radicalité contre la politique du PDG, un monument qui servira à toujours de modèle dans l’histoire politique du Gabon. Pierre Mamboundou restera le parangon d’une classe politique responsable et engagée». En effet, le radicalisme de Pierre Mamboundou « a été orienté ou porté sur le long terme ». Il était pour une nouvelle République gabonaise démocratique. C’est quelqu’un qui était constant dans son discours malgré les intimidations des oiseaux de mauvais augure.
Pour monsieur Léon Obame de la plateforme des Etats-Unis, « Pierre Mamboundou a tracé une certaine lignée pour la jeunesse des leaders de l’opposition (…), la jeunesse gabonaise doit continuer sa lutte politique (…), il a été clair, il s’est battu pour faire partir les Bongo du pouvoir (…), il a déblayé le terrain pour la jeune gabonaise jusqu’au départ de la dictature PDG.»
Allhen Allhan Ambambani, Secrétaire exécutif de la Plateforme Citoyenne des Gabonais des Etats-Unis, « c’est une perte pour le Gabon, pour l’opposition gabonaise (…)». Landry Amiang « malgré nos divergences, Pierre Mamboundou a été un leader de l’opposition pendant plusieurs années, ne polémiquons pas sur cette mort (…), il s’est battu pour le bien être de la jeunesse gabonaise et nous devons poursuivre son œuvre (…) ». Henry Ona, coordonateur de la Plateforme Citoyenne des Etats-Unis, « a rêvé qu’il soit son président en 1998, Pierre Mamboundou a vu son pouvoir entre les mains que le peuple n’aimaient pas, des personnes non qualifiées pour gérer le pays (…), c’est quelqu’un qui a laissé un grand souvenir au peuple gabonais, c’est quelqu’un qui n’avait peur de rien, il lui a donné le courage (…) on était capable d’écouter son message, c’est quelqu’un qui a laissé un souvenir en moi, c’est un grand regret que le président Mamboundou n’ait pas pu exercé ses deux mandats présidentiels (…) ».
Le peuple gabonais est orphelin depuis samedi 15 octobre 2011. C’est une perte blessante pour ce peuple, il laisse un vide face à la légèreté de certains hommes politiques pseudo-opposants. L’opposition gabonaise aura-t-elle un autre homme politique de sa capacité ?
Pierre Mamboundou a rejoint l’éternité de nos ancêtres. Paix à son âme!