L’Union du peuple gabonais (UPG) de l’opposant historique Pierre Mamboundou, décédé le 15 octobre, ne participera pas aux élections législatives du 17 décembre, a confirmé samedi lors d’un meeting son porte-parole.
« Le conseil (de l’UPG) a tenu a rassurer les militants et les sympathisants de sa ferme détermination à poursuivre l’oeuvre entamée et le cap fixé par le président Pierre Mamboundou. (…) Compte tenu du refus du pouvoir de mettre en place des outils de transparence, le conseil decide que l’Union du peuple gabonais ne participera pas à l’élection legislative prévue le 17 décembre », a déclaré le porte-parole de l’UPG Thomas Ibinga, samedi soir.
L’opposition et la plateforme de la société civile « Ça suffit comme ça » réclament depuis des mois un report du scrutin affirmant « Pas de biométrie, pas de transparence, pas d’élections ». Un meeting de l’opposition sur ce thème a réuni un peu moins de 2000 personnes début octobre à Libreville.
Fidèle Waura, secrétaire général de l’UPG, avait lui souligné début octobre: « Il y a une détermination à empêcher ces élections. On va commencer une bataille juridique et on ne va pas les laisser respirer. Ils mettent en application une loi qui n’est pas publiée (loi sur les élections) ».
Après une concertation du président Ali Bongo Ondimba avec l’opposition et la société civile en avril, le gouvernement avait saisi la Cour constitutionnelle pour demander un report à 2012 des élections pour « cas de force majeure » afin de permettre l’introduction de la biométrie.
La Cour constitutionnelle a refusé ce report. L’opposition – dont les deux principaux partis, l’Union nationale (UN, dissoute) et l’UPG – a ainsi suspendu depuis juillet sa participation à la Cénap (Commission électorale nationale autonome et permanente), estimant que la commission ne pourrait aller au bout du processus électoral sans elle.
Interrogé sur l’éventuel boycott de l’opposition, le président Bongo avait répondu: « Je ne peux pas répondre et spéculer pour les autres (l’opposition). En ce qui me concerne je suis respectueux des lois en vigueur dans mon pays ».