L’opposition gabonaise est totalement divisée sur la question de sa participation ou non aux législatives du 17 décembre 2011. Pendant qu’au quartier Petit-Paris à Libreville, Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé et ses alliés des partis de l’opposition réaffirment leur décision de ne pas prendre part au scrutin de décembre prochain, à Montagne Sainte, Louis Gaston Mayila annonce officiellement la décision de sa formation politique de participer au scrutin.

La confusion et le flou s’installent au sein de l’union sacré de l’opposition gabonaise qui, il y a quelques temps refusait la participation à ces législatives pour réclamer l’introduction de la biométrie dans le fichier électoral et la transparence dans le processus électoral.

Pendant qu’au quartier Petit-Paris à Libreville le secrétaire général du Congrès pour la Démocratie et la Justice (CDJ), Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, et ses alliés des partis politiques de l’opposition que sont l’UPG, le PSG, le PCO, le RNB, le MORENA, le MORENA Unioniste, le PGP, l’ex Union nationale, l’URDP, le FAR, le MESP, et les FPU, ainsi que le mouvement de la société civile « Ça suffit comme ça », ont réaffirmé le 2 novembre dernier la décision de ne pas prendre part au scrutin de décembre prochain, à Montagne Sainte, Louis Gaston Mayila de l’Union pour la nouvelle république (UPNR, parti membre d’une coalition de l’opposition) a annoncé officiellement la décision de sa formation politique de se mettre en lice pour ce scrutin.

«L’opposition gabonaise et la société civile appellent solennellement le peuple gabonais à s’opposer et à empêcher l’organisation des élections du 17 décembre», a annoncé dans une déclaration publique Jules Aristide Bourdes Ogouliguendé, du (CDJ) au nom de 13 partis.

Refusant le mot « boycott », M. Ogouliguendé a précisé : «Le peuple gabonais lui même choisira les moyens. L’opposition a décidé d’être sur le terrain. Nous serons en contact avec nos compatriotes et c’est en débattant avec eux que (…) nous déciderons des modalités de l’action qu’il faudra entreprendre pour empêcher l’élection (…) Nous verrons dans chaque localité comment les gens (…) décideront d’empêcher le déroulement du vote».

«Ceux qui décident malgré tout d’aller malgré tout à cette élection s’excluent d’eux-mêmes du groupe que nous constituons et du combat politique que nous menons pour l’alternance au Gabon », a averti, M. Ogoulinguendé : allusion faite à l’Union pour la nouvelle république (UPNR), de Me Louis Gaston Mayila qui s’est déclaré favorable à aller à l’élection bien avant la déclaration de ces 13 autres partis de l’opposition.

«Je vais aux élections parce que c’est mon droit, comme je reconnais à ceux qui ne veulent pas aller aux élections, le droit de ne pas y aller! C’est leur droit ! Mais personne ne m’empêchera d’aller aux élections», a déclaré Louis Gaston Mayila.

«Nous avons décidé d’aller aux élections, nous UPNR, car tout bien considéré, la politique de la chaise vide n’a jamais été payante pour personne », a-t-il poursuivi.

De source proche de l’UPG, le parti de Pierre Mamboundou semble aussi être divisé à ce sujet. Il y aurait deux camps. Le premier est pour la participation au scrutin et l’autre non. Comme on a pu le constater aujourd’hui. Fidèle Waura, le secrétaire général a assisté à la conférence de presse de l’UPNR, qui est pour la participation de l’opposition. Tandis que M. Ibinga, le porte-parole du parti, a quant à lui assisté juste pour quelque temps à la conférence de presse de « Ça suffit comme ça », qui refuse cette élection sans biométrie. Une déclaration de ce parti serait attendue dans les toutes prochaines heures.

Curieusement, à part l’UPNR de Louis Gaston Mayila qui a déjà fait savoir sa position, le PDS de Séraphin Ndaot et le PSD de Pierre Claver Maganga Moussavou ne figurent pas sur la liste des partis qui veulent saboter ce scrutin. Ce qui laisse penser qu’ils prendront bel et bien part aux législatives.