Mon ralliement à L’UPG a été acté de manière informelle par le Comité Exécutif de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) et il sera confirmé sur le site de Jeune Afrique incessament sous peu. Je rejoins le dernier grand parti de l’opposition gabonaise parce que sa mort enterrerait définitivement la démocratie au Gabon. Je participerai modestement à sa reconstruction. Pour une fois dans notre pays, un grand parti d’opposition doit survivre à la mort de son fondateur charismatique.
L’UPG est donc dans la tourmente parce qu’une majorité du Comité Exécutif a fait le choix rationnel d’aller aux Législatives du 17 décembre perdues d’avance. Je comprends cette position même si je soutiens les révendications de « Ca suffit comme ça ».
Pour les dirigeants de l’UPG, la solution serait de tenir un langage de vérité aux militants et sympathisants sur la situation réelle du parti et de prendre des engagements sur l’avenir, avec des sanctions en cas de non respect des engagements pris.
Il est vrai que toute décision est un déchirement.
Je conseille vraiment au Comité Exécutif de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) de présenter la stratégie politique qui sous tend la décision de participer aux Législatives gabonaises du 17 décembre 2011. Et le plus tôt sera le mieux.
Il est nécessaire de prouver documents à l’appui si possible que feu Pierre Mamboundou n’a jamais prôné le boycott des élections.
Pourquoi ne pas expliquer aussi clairement les problèmes financiers du parti et dire qu’une des solutions est d’aller briguer des mandats de députés ? C’est une chose rationnelle et compréhensible !
Il faut aussi rappeler aux Gabonais « les acquis législatifs » (la biométrie et Haute Cour de Justice) obtenus de haute lutte par l’UPG, au cours des 20 dernières années et assurer de la ferme détermination du parti à les faire appliquer. Une Loi promulguée mais non appliquée n’a aucune valeur, et il ne faut pas accepter d’être complices de cette situation devant le Peuple Gabonais, voilà pourquoi le futur groupe UPG ou de l’opposition à l’Assemblée Nationale devra faire appliquer la LOI.
Dire clairement que le ralliement au principe d’élections truquées du pouvoir n’a pas de contrepartie en terme de financement direct par des mallettes et / ou des postes dans l’administration ou au sein du gouvernement.
Malgré les rumeurs plus ou moins infondées (un sport national au Gabon), l’intérêt du Gabon et de la démocratie est que l’UPG vive.
Il faut chiffrer les avantages attendus pour le Parti UPG de la participation de l’Union du Peuple Gabonais (UPG) aux élections législatives que tout le monde sait être entachées de nombreuses irrégularités, par avance. Mais ce n’est pas la fin du monde ! Le Gabonais en a vu d’autres et en verra d’autres encore.
Pourquoi ne pas redire aux gens que si Pierre Mamboundou a mené un combat pour faire rentrer au gouvernement le maximum de ministres ACR, il ne l’a pas fait pour se rallier ou se vendre mais pour aider le Gabon et éviter la mono-gouvernance dénoncée très justement par le professeur Grégoire Biyogo.
Pierre Mamboundou a cité un certain nombre de préalables dans ses discussions avec le pouvoir gabonais.
Les prochains chefs de l’opposition gabonaise devront s’assurer de la mise en place des « préalables Mamboundou » afin de conserver leur liberté d’hommes libres conscients et crédibles pour les militants, le Peuple Gabonais et la communauté internationale.
Les militants de l’UPG et les Gabonais doivent comprendre que la seule solution pour l’UPG d’exister et de constituer une véritable force de proposition est d’être fort. Tout le reste est sans intérêt.
J’invite les cadres de l’UPG à expliquer clairement les difficultés devant eux pour éviter les manipulations du pouvoir gabonais et celles des tenants du chaos au Gabon. Il faut tenir un langage de Vérité aux militants. La Vérité nous rendra libres.
Bruno Ben MOUBAMBA / bruno@moubamba / +33 (0) 688 128 821