Maurel & Prom a réalisé au troisième trimestre un chiffre d’affaires de 119,4 millions d’euros après 137,8 millions au deuxième trimestre. Le chiffre d’affaires cumulé sur 9 mois ressort à 372,9 millions, en hausse de 151% sur un an. Ce dernier chiffre ne prend plus en compte l’activité de forage Caroil, dont la cession à Tuscany International a été finalisée mi-septembre. La compagnie pétrolière a expliqué que la hausse de son chiffre d’affaires depuis le début de l’année illustrait la mise en production de la découverte d’Omoc et les ventes issues des champs OMGW et OMBG au Gabon.
Cette progression s’explique également par l’intégration des ventes au Nigeria pour 108,4 millions d’euros.
Au troisième trimestre, la production pétrolière s’est établie à 20 217 barils par jour, en légère baisse par rapport à celle du deuxième trimestre (20 638 barils). Selon Maurel & Prom, cette baisse provient d’arrêts de maintenance durant une semaine au Nigeria pour l’entretien des oléoducs d’évacuation.
D’après la compagnie pétrolière, la production au Gabon pourrait augmenter plus rapidement en 2012. Les forages des puits Omoc N-102 et Omoc N-502, testés respectivement à 700 et 1 100 barils par jour dans les Grès du Kissenda confirment l’extension du réservoir. Ces résultats vont permettre de lancer le développement de ce champ au début de l’année 2012.
AOF – EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
– Le groupe dispose d’un portefeuille minier équilibré, tant en termes géographiques, d’exploration, d’onshore/offshore, que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables) ;
– Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs assurent à la société une croiss ance forte et rapide avec un important effet de levier ;
– La production des gisements gabonais va monter en puissance. La confirmation de l’important potentiel de la zone d’Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, devrait permettre de mieux valoriser les réserves du groupe et induire une nouvelle dynamique boursière ;
– La récente acquisition au Nigeria (45% d’une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères) est jugée prometteuse et potentiellement créatrice de valeur ;
– L’acquisition par Pacific Rubiales Energy de 50% des intérêts de M&P sur 5 permis colombiens confirme la volonté de donner un profil moins risqué au groupe en limitant au maximum ses dépenses d’exploration et donc les risques de devoir passer de lourdes charges d’exploration. Le groupe montre également sa volonté de concentrer ses ressources financières au développement du Nigéria et aux nouvelles opportunités d’acquisitions qui pourraient se présenter ;
– Le titre présente un intérêt spéculatif. Jean-Francois Hénin, le président du conseil d’administration, n’a jamais caché son intention de vendre Maurel & Prom à court/moyen terme.
Les points faibles de la valeur
– Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations ;
– La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d’être prêt à affronter des déconvenues éventuelles et une forte volatilité sur le cours ;
– L’exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques humains et géopolitiques.
Comment suivre la valeur
– Contrairement aux majors, les sociétés pétrolières juniors ne sont pas intégrées : elles ne font que de l’exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d’impact sur leur valeur ;
– Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.
– Les sociétés pétrolières d’exploration sont également des cibles très convoitées par les majors qui peinent à renouveler leurs réserves.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Les perspectives d’avenir du secteur des hydrocarbures sont portées par les projets en eaux profondes. Le Britannique Tullow Oil, spécialiste de l’exploitation de gisements pétroliers et gaziers, Shell et Total ont découvert un gisement de pétrole très prometteur au large des côtes de Guyane. Ce gisement pourrait contenir quelque 700 millions de barils de brut, voire beaucoup plus. Ce type de découverte consolide la volonté des opérateurs de se développer dans les infrastructures sous-marines. Ainsi, Technip réalise sa plus grosse acquisition depuis dix ans en choisissant de reprendre, pour 1,1 MdUSD, l’Américain Global Industries. Le groupe français d’ingénierie compte renforcer ses capacités dans l’offshore profond. Sur les quatorze bâtiments détenus par Global Industries, deux sont extrêmement innovants et permettent l’exploration en grande profondeur, jusqu’à 3 000 mètres. Selon Technip, l’industrie «subsea» (infrastructures sous-marines) devrait enregistrer cette année un record de prises de commandes.
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