Le gouvernement et l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) ont trouvé un accord dans la nuit de mardi à mercredi et le préavis de grève a été levé dans le secteur, a appris l’AFP auprès de l’Onep.

Nous avons trouvé un accord avec le gouvernement et signé un document vers 04H00 du matin (03H00 GMT). Le préavis de grève a été levé, a affirmé à l’AFP Hans Landry Ivala, secrétaire général adjoint de l’Onep qui regroupe 4.000 des 5.000 salariés du secteur.

Pendant deux ans minimum, l’Onep s’engage à ne ni déposer de préavis de grève encore moins d’effectuer de grève, a déclaré à la télévision nationale RTG1 mercredi soir le Premier ministre, Paul Biyoghe Mba. Les négociations vont permettre (…) de s’adapter aux nouvelles exigences des économies nationales et mondiales, a-t-il ajouté.

Il n’y pas de vainqueur, mais il n’y a que des accords, il n’y a que des hommes qui se sont compris, a affirmé de son côté Guy-Roger Aurat Reteno, secrétaire général de l’Onep.

L’Onep avait déposé fin octobre un préavis de grève pour le dimanche 6 novembre à minuit, mais avait suspendu le début de son mouvement aux négociations en cours.

Nous avons pu éviter la grève qui aurait pu coûter cher à tout le monde, a-t-il poursuivi.

Nous avons notamment obtenu un arrêté qui crée une cellule de vérification. Sa mission est d’aller dans les entreprises pour recenser les postes et compétences en interne et identifier ceux qui peuvent être occupés par des Gabonais en interne et ceux qui exigent un recrutement externe, a-t-il expliqué.

Nous avons aussi obtenu le réexamen de la conformité des autorisations d’emploi délivrées pour les travailleurs étrangers.

Selon le préavis de grève, le syndicat réclamait un meilleur contrôle de la main d’oeuvre étrangère et dénonçait le manque de considération des compétences locales dans le secteur pétrolier ainsi que la discrimination salariale entre les travailleurs gabonais et étrangers.

Il faut donner la priorité de l’emploi aux Gabonais (…) S’il n’y a pas les compétences, il faut embaucher quelqu’un avec un transfert du savoir faire à court, moyen et long terme, a ajouté M. Ivala.

Parmi les autres point de l’accord, figure aussi la mise en place d’une convention collective pour les sous-traitants pétroliers et les sociétés de services pétroliers.

De source proche du dossier, le recours à la main d’oeuvre étrangère est surtout l’oeuvre des sous-traitants auxquels peuvent toutefois faire appel les grands groupes tels que Shell et Total, les deux plus gros producteurs au Gabon, concentrant près de 50% de la production.

En avril, une grève de quatre jours avait laissé le pays au bord de la paralysie, et avait coûté selon l’Onep 60 milliards de FCFA (90 millions d’euros) à l’Etat gabonais.

Le Gabon est le 4e producteur sub-saharien de pétrole avec entre 220.000 et 240.000 barils par jour. Officiellement, ses recettes assurent à l’Etat 60% de son budget.