Il a connu la Premier League, la ferveur des supporteurs écossais, les chaudrons grecs ou la chaleur de Bollaert à Lens: l’attaquant gabonais Daniel Cousin joue maintenant au Gabon, au FC Sapins, afin d’avoir du temps de jeu et de participer à la CAN-2012 dans son pays.
A 34 ans, après 15 années sur les terrains européens, de Martigues au Mans en passant par Lens, les Glasgow Rangers, Hull City et Larissa, Cousin retourne au pays pour jouer dans un petit club de la capitale gabonaise, promu en première division la saison dernière.
Pas question pour lui de rater la CAN au Gabon. « J’étais en France depuis juillet. J’avais des propositions pas très intéressantes, j’ai tardé un peu et ça m’a mis dans une situation délicate… Le Gabon m’a tendu la main, avec Sapins. Je suis venu en vue de jouer la CAN, pour retrouver la forme, avoir du temps de jeu », explique le joueur gabonais sans doute le plus connu de sa génération. Le 11 novembre, lors de l’inauguration du stade de l’Amitié sino-gabonaise qui doit accueillir la finale de la CAN, il a été acclamé par les 30.000 spectateurs lors de son entrée en jeu contre le Brésil (0-2).
La durée du contrat au FC Sapins? « Tout est ouvert. Il fait ce qu’il veut », affirme Bruno Batchy Nzinga, secrétaire général du club, très content du « coup ». Le club tient son nom de petits sapins plantés près du lycée d’Etat où il a été créé.
« Ils me mettent des coups »
Ecarté dans un premier temps de l’équipe nationale, il a convaincu Gernot Rohr, le sélectionneur des Panthères, de lui donner une chance. Le sélectionneur a accepté à une condition: qu’il joue. Le Gabon, qui co-organise la CAN-20102 (21 janvier-12 février), vise à atteindre pour la première fois de son histoire les demi-finales. Il sera opposé au premier tour au Niger, à la Tunisie et au Maroc.
Rohr apprécie le geste de Cousin: « Ca montre que les joueurs sont prêts à accepter des sacrifices sur tous les plans. Ce n’est pas facile de faire un match de championnat gabonais à 14h00 en plein soleil (souvent 35 degrés avec 90% d’humidité) sur un terrain bosselé. Même le grand Daniel Cousin est venu accepter ce challenge ».
« Faire des déplacements de parfois 9 heures de bus pour jouer un match… Je trouve ça formidable. Ca montre qu’ils ont vraiment envie de participer à la CAN et de se mettre ensemble », conclut Rohr.
« C’est une expérience après la France, l’Ecosse, l’Angleterre, la Grèce… », souligne Cousin, qui fait l’objet d’un traitement spécial à chaque fois qu’il entre sur le terrain. Il a notamment écopé d’un carton pour son premier match en protestant contre les fautes dont il était victime: « Ils (les adversaires) me mettent des coups. Ils sont plus motivés contre moi. Des fois, ça m’énerve un peu, mais il faut que je me calme ».
Son club pointait lundi à la 9e place sur les 14 équipes du championnat. Peu importe, Cousin a toujours envie de rugir avec les Panthères: « J’ai envie de jouer (la CAN) même si j’ai 34 ans. J’espère que ça va aller. J’en veux encore ».