Selon un proche de l’ancien président du Gabon, ce dernier aurait financé la campagne de 2007.
L’affaire des « mallettes africaines » se poursuit. Quelques jours après le classement sans suite de l’enquête sur les accusations de corruption de Robert Bourgi, de nouvelles révélations pourraient gêner l’actuel président.
Omar Bongo, l’ancien président du Gabon a « contribué au financement de la campagne présidentielle de 2007 de Nicolas Sarkozy », affirme Mike Jocktane, un proche du défunt, dans Le Scandale des biens mal acquis, à paraître jeudi à La Découverte. Interrogée mardi par l’AFP, la présidence française se refuse pour le moment à tout commentaire.
Les accusations de Robert Bourgi confirmées
L’ancien conseiller personnel d’Omar Bongo depuis 2005, à présent membre de l’opposition, confirme ainsi les révélations de l’avocat franco-libanais Robert Bourgi. Le conseiller de l’ombre de Nicolas Sarkozy pour l’Afrique assurait en septembre dernier avoir remis, entre 1995 et 2007, « 20 millions de dollars » à Jacques Chirac et à son Premier ministre de l’époque Dominique de Villepin.
Ce dernier précisait toutefois, qu’aucune mallette n’avait été remise à Nicolas Sarkozy qui aurait décidé de mettre fin à ce système en 2006. « Il m’a expliqué : ‘l’argent de Sassou, de Bongo, de tous les Africains, ça sent le soufre, c’est fini’ », racontait Robert Bourgi en septembre dernier.
Un système bien rodé
Faux rétorque Mike Jocktane. « Contrairement à ce que prétend Robert Bourgi (…), les mallettes ont continué de circuler avant et après l’élection de Nicolas Sarkozy », assure-t-il.
Mike Jocktane, comme avant lui plusieurs hommes politiques africains et experts de la région, décrit un système bien rôdé. « Le président défunt Omar Bongo était très généreux avec les dirigeants français. (…) Une part importante de ces dons a fini dans les poches des bénéficiaires. »
« Les remises de mallettes effectuées dans le bureau du président étaient filmées par des caméras cachées. Tout était enregistré sur vidéo », ce qui, affirme-t-il, constitue « l’un des moyens de pression de Libreville sur Paris ».
Toutes ces déclarations justifient l’ouverture d’une enquête « et la désignation d’un juge d’instruction sans délais », a réagi mardi Me William Bourdon, avocat de l’association anticorruption Transparency International.
Par Europe1.fr avec AFP