Le Premier ministre libyen Abdel Rahim al-Kib a annoncé mardi soir la formation de son gouvernement, réservant au moins deux ministères régaliens aux ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi.
Ainsi, Oussama Jouili, un commandant ex-rebelle de la ville de Zenten, a été nommé à la Défense, tandis que le ministère de l’Intérieur a été confié à Faouzi Abdelali, de la ville de Misrata.
« Je peux rassurer tout le monde: toute la Libye est (représentée) dans le gouvernement », a déclaré le Premier ministre au cours d’une conférence de presse à Tripoli.
Le nouveau gouvernement compte 24 ministères. Certains ont été créés pour la première fois, comme le ministère des Martyrs, des Blessés et des Personnes disparues et le ministère de la Société civile.
Le ministère des Affaires étrangères a été confié à Achour ben Khayal, ancien ambassadeur du régime libyen au Canada, avant de rallier l’opposition en exil dans les années 2000.
Abdelrahmane ben Yazza, ancien responsable de la compagnie pétrolière italienne ENI, se voit confier le portefeuille crucial du Pétrole et du Gaz.
L’avocat Fathi Terbel, membre du CNT et dont la détention provisoire le 15 février avait déclenché une insurrection populaire à Benghazi (est), qui s’était ensuite étendue au reste du pays, a de son côté été nommé ministre de la Jeunesse et des Sports.
Dans un communiqué, le nouveau gouvernement de transition a annoncé ses priorités: tout d’abord « la sécurité, la stabilité et le retour à une vie normale en fournissant les services sociaux de base, en garantissant le retour des enfants à l’école et le paiement des salaires ».
Il s’engage également à « soutenir les efforts du CNT (Conseil national de transition) pour parvenir à la réconciliation nationale », et à « établir une justice garantissant les droits des individus ayant été maltraités ces 42 dernières années (sous le régime de Mouammar Kadhafi et depuis sa chute, ndlr) et garantissant aux accusés un procès équitable ».
Il entend également « reconstruire l’armée nationale et les forces de sécurité, et y intégrer les citoyens intéressés ».