spot_imgspot_img

La Tunisie est entrée dans la transition

Dominée par Ennahda, l’Assemblée constituante, élue le 23 octobre, a tenu mardi sa séance inaugurale.

Sous un soleil radieux, la Tunisie a tourné mardi la page de la révolution pour entrer solennellement dans la transition. Les 217 députés élus le 23 octobre dernier se sont réunis dans la matinée au palais du Bardo, siège du Parlement, pour la séance inaugurale de l’Assemblée constituante.

«Un moment historique, confiait Zohra Smida, députée de Gafsa et militante du parti islamiste Ennahda. Après toutes ces années de cauchemar, j’ai l’impression de rêver.» À l’instar des autres élus, Walid Bennam, originaire de Kasserine, se disait très ému. «Je suis fier de cette Tunisie qui a étonné le monde. Et n’ayez pas peur des islamistes. Vous verrez que nous apporterons une valeur ajoutée à cette société plurielle.»

Tous les Tunisiens n’en sont pas convaincus. À l’extérieur du Parlement, plusieurs centaines de militants des droits de l’homme, dont plusieurs collectifs de femmes, s’étaient rassemblés pour exiger «le respect et la mention des libertés fondamentales dans la prochaine Constitution».

Le président de la République désigné dans une semaine
Avec 89 élus, Ennahda se taille la part du lion. Le parti islamiste a promis de ne pas en abuser, mais la composition du gouvernement de coalition qu’il a formé avec le Congrès pour la République (CPR, 29 sièges) et Ettakatol (20 sièges) montre clairement qui est le capitaine de ce navire chargé d’organiser les pouvoirs publics en attendant que l’Assemblée accouche -normalement dans un an- d’une nouvelle Constitution.

À l’issue de laborieuses tractations, Ennahda s’est arrogé trois ministères clés : l’Intérieur, la Justice et les Affaires étrangères. L’actuel titulaire de la Défense reste à son poste. Le portefeuille des Finances échoit à Ettakatol. Très gourmand, le CPR devra se contenter de la Réforme administrative, des Transports et des Sports. N’en déplaise au patron de cette formation, Moncef Marzouki, pressenti pour la présidence de la République, les pouvoirs du chef de l’État devraient être très limités.

La nouvelle Assemblée a élu dès mardi son président, le chef d’Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar. Dans une semaine environ, elle désignera le président de la République qui, en concertation avec les députés, chargera un premier ministre, en l’occurrence l’actuel secrétaire général d’Ennahda, Hamadi Jebali, de former un gouvernement.

En théorie, les jeux sont faits, mais nul n’exclut une surprise de dernière minute tant les rivalités personnelles peinent à s’effacer devant l’ampleur du défi que doit relever cette nouvelle classe politique pleine de bonne volonté, mais totalement inexpérimentée.

Par Arielle Thedrel

Exprimez-vous!

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

spot_imgspot_img

Articles apparentés

spot_imgspot_img

Suivez-nous!

1,877FansJ'aime
133SuiveursSuivre
558AbonnésS'abonner

RÉCENTS ARTICLES