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Un témoin assure que Bongo a financé la campagne de Sarkozy

Un proche de l’ancien président du Gabon Omar Bongo assure que ce dernier a financé la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 et que l’actuel chef de l’Etat français a bénéficié de paiements en liquide.

L’Elysée s’est refusé à tout commentaire sur ces accusations dépourvues de preuves matérielles et portées dans un livre par l’ancien directeur adjoint du cabinet du président Omar Bongo.

Mike Jocktane est passé aujourd’hui dans l’opposition à Ali Bongo qui a succédé à son père après la mort de ce dernier en 2009, au terme de 41 ans de pouvoir.

Ce pasteur explique que les supposées remises d’argent en espèces en 1988 et de 1995 à 2005, racontées dans les médias en septembre par l’avocat Robert Bourgi, et censées avoir concerné uniquement Jean-Marie Le Pen et le camp de Jacques Chirac, se sont prolongées sous Nicolas Sarkozy.

« Ce que dit Robert Bourgi est vrai, mais incomplet : Omar Bongo a contribué au financement de la campagne présidentielle de 2007 du candidat Nicolas Sarkozy », écrit-il.

« Contrairement à ce que prétend Robert Bourgi, Jacques Chirac, Dominique de Villepin et Jean-Marie Le Pen ne sont pas les seuls à avoir bénéficié des largesses du président du Gabon. Les mallettes ont continué de circuler avant et après l’élection de Nicolas Sarkozy », ajoute-t-il.

Le soutien officieux de l’Elysée à la candidature d’Ali Bongo, élu en 2009 malgré des accusations de fraude, s’explique selon les auteurs du livre par ce soutien financier.

L’ouvrage rappelle également qu’Omar Bongo avait été le premier chef d’Etat reçu à l’Elysée par Nicolas Sarkozy après son élection en 2007.

« ENRICHISSEMENT PERSONNEL »

« Le président défunt Omar Bongo était très généreux avec les dirigeants français. Mais cet argent ne servait pas uniquement à financer des campagnes électorales, une part importante de ces dons a fini dans les poches des bénéficiaires. Il ne faut pas se faire d’illusion, il y a eu beaucoup d’enrichissement personnel », écrit Mike Jocktane.

Selon lui, les remises d’argent aux visiteurs du palais présidentiel de Libreville étaient filmées par des caméras cachées. Il critique ces pratiques de remise d’argent liquide au regard de la pauvreté du Gabon.

« Au lieu de s’occuper des problèmes sociaux de ce pays, Omar Bongo hier et son fils aujourd’hui achètent le soutien et l’indulgence des autorités françaises. L’argent qui pourrait servir à développer le pays est utilisé pour acheter le silence de la classe politique française. Cette situation ne peut plus durer », dit-il.

Le parquet de Paris avait ouvert en septembre une enquête préliminaire sur les accusations de Robert Bourgi mais l’a classée sans suite deux mois plus tard, en invoquant un manque de preuves et en expliquant que les faits, s’ils étaient avérés, seraient prescrits.

Malgré l’opposition du parquet, une autre enquête a été autorisée par la Cour de cassation en 2010 sur le patrimoine détenu en France par plusieurs chefs d’Etat africains et leurs proches. Ont été recensés par la police notamment 39 propriétés immobilières de luxe et 70 comptes bancaires détenus par la famille Bongo et ses proches en France.

Thierry Lévêque avec Yann Leguernigou, édité par Yves Clarisse

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