A la demande de Gaboneco, un militant de longue date et membre influent des structures de base de l’Union du peuple gabonais (UPG), qui a préféré un pseudonyme, établi dans le libre propos ci-dessous les déterminismes du virage spectaculaire observé auprès d’une frange des hiérarques de cette formation politique, dès la mort de son leader Pierre Mamboundou. Le texte permet une incursion dans les couloirs de l’UPG et met en évidence l’opportunisme égocentrique des principaux artisans de la participation de ce parti au scrutin législatif du 17 décembre prochain.
Le spectacle de la gestion pitoyable et équivoque, offerte aux Gabonais à travers les tergiversations au sommet de l’Union du Peuple Gabonais, depuis le décès brutal de Pierre Mamboundou, son leader charismatique, fait penser à un bateau ivre et n’a pas fini de faire couler de l’encre au point que cela mérite qu’on s’y attarde pour en faire une exégèse qui permettra de mieux comprendre les tenants et aboutissants.
Le ver pénètre dans le fruit lorsqu’en 2008, l’Union du peuple Gabonais (UPG) enregistre le retour de Bonaventure Nzigou Manfoumbi, allias «Nzigou Ment fort bien». Obséquieux devant Pierre Mamboundou et délateur derrière, celui-ci après une sortie tonitruante de l’UPG, qui l’amena dans une errance politique infructueuse, d’abord au PDG, CLR puis au RPG pour finir par un passage à la Fégaboxe où il provoqua, entre autres, l’incident de Malabo ou l’épisode le plus honteux de la boxe gabonaise.
Dans les partis précités, la capacité de nuisance de l’homme et sa propension à l’intrigue furent neutralisés par plus forts en aptitudes machiavéliques. Puisque faute de grives, on peut toujours se contenter de merles, contre toute attente le retour à la case départ de Nzigou Manfoumbi fut réalisé en violation de certaines dispositions du Règlement Intérieur de l’UPG, qui impose une période d’observation de 5 mois au cours de laquelle il est interdit au militant réintégrer ou d’occuper le moindre de poste de responsabilité. Nzigou Manfoumbi échappa curieusement à cette clause, grâce à la complicité de la branche extrémiste des ultras de Ndendé en tête desquels ; Roger Mouloungui, Brants Kombila Moussavou, Olivier Koumba Mboumba, Claudio Ndembi Zinga, Jean Louis Kombila et Hortense Nyangui. Ce groupe, jaloux de la cote de popularité dont jouissait le Secrétaire Général, Richard Moulomba Mombo, et craignant de voir la direction du parti tomber aux mains de la province sœur de la Nyanga, orchestra savamment une campagne de diabolisation, dont l’objectif à terme était de neutraliser Richard Moulomba Mombo par tous les moyens nécessaires, en commençant par sa diabolisation auprès de Pierre Mamboundou. Cette stratégie de harcèlement psychologique finit par atteindre son objectif, puisque Richard Moulomba, mal préparé et craignant pour sa vie n’eut d’autre alternative que capituler en démissionnant.
Dans son entreprise de liquidation de l’UPG, Nzigou Manfoumbi entraina dans son sillage Dorrel Matoumba, un deuxième larron, avec plus ou moins le même parcours de vagabondage politique et de notoriété aussi douteuse que son alter égo Nzigou Manfoumbi, l’un et l’autre fiers d’arborer des bonhomies ventripotentes, tels deux éléphants dans un magasin de porcelaine. Nzigou Manfoumbi fut aussitôt nommé Délégué Communal de l’Estuaire, alors que Dorrel Matoumba se contentait de porter les valises du premier. C’est ce retour payant qui a fait de Nzigou Manfoumbi le Directeur Général de l’Environnement de la Mairie de Libreville et Dorell Matoumba, un des Conseillers du Maire de la Capitale, ceci dans le cadre d’un accord entre l’UPG et Jean François Ntoutoume Emane, Edile de la Capitale, certaines mauvaises langues prétendent que Nzigou Manfoumbi s’est imposé en scannant la signature de Pierre Mamboundou. Quant à Fidèle Waura Kengué, il fut le troisième larron recruté dans l’optique de ce plan, pour ce faire il bénéficia du lobbying organisé par Bonaventure Nzigou Mamfoumbi et Olivier Koumba Mboumba auprès de Pierre Mamboundou.
L’UPG hérita donc d’un Fidèle Waura Kengué infréquentable et vomi par tous, au point qu’aucune formation ne voulait entendre parler, fut-elle sportive ou politique, après un règne sans partage de dix-sept années à la tête du Comité Olympique National, soldés par un bilan des plus calamiteux. Après s’être fait subtiliser la somme de soixante dix millions CFA par des vendeurs d’illusions censés dupliquer son argent, Fidèle Waura Kengué, grâce à son don de mimétisme hors norme, s’en vint à l’UPG réaliser exactement ce dont il fut victime, en d’autres termes l’arnaque par une OPA sur l’UPG. Partant du précepte qui dit qu’au pays des aveugles les borgnes sont les rois, pour atteindre son objectif, Fidele Waura Kéngué se fit tantôt bouffon tantôt griot mais surtout délateur et porte valise auprès de Pierre Mamboundou. Il parvint ainsi à mettre hors jeu, Jean Romain Fanguinovény, affirmant mensongèrement que ce dernier avait fait l’objet d’une nomination au CNC de la part du PDG, de la même manière il tenta sans succès de persuader Pierre Mamboundou à exclure des rangs de l’UPG la Sénatrice Saibou Douvinou.
Mathieu Mboumba Nziengui, actuel Secrétaire Exécutif, complète le tableau avec les trois sbires susmentionnés, tous formatés dans le logiciel PDG. Mathieu Mboumba Nziengui, illustre à la perfection l’exemple même du protée politique, notoire entre autre pour ses voltefaces et coutumier du fait pour avoir déjà trahi Pierre Mamboundou en se positionnant du coté des liquidationistes lors d’une première tentative de scission de l’UPG.
La stratégie de prise de contrôle de l’UPG par la clique de Fidele Waura Kengué, et les seize liquidationistes, est un copié-collé du processus conçu dans les laboratoires de l’Emergence, ayant facilité le coup d’Etat électoral de 2009 au Gabon par Ali Ben Bongo. Cette stratégie s’étendra en deux phases essentielles : le passage en force par des procédés irréguliers ; comme le vote improvisé sur la question de la participation de l’UPG aux législative de Décembre 2011, tout comme le mode de désignation du candidat à la succession du Grand Camarade. Ici le plus urgent étant d’amener impérativement l’UPG à prendre part aux législatives. Cet objectif atteint, la seconde phase aurait du voir l’implosion du parti, par l’apparition d’un bicéphalisme de facto voire même la démission des membres du Secrétariat du Conseil Exécutif demeurés loyaux à Pierre Mamboundou, à l’instar des démissions en cascades de cadres du PDG en réaction contre le choix de Ali Ben Bongo. Dans le cas présent, la vigilance et la sérénité des loyalistes et de la base du parti sont parvenu à déjouer ce plan.
La seconde difficulté face à laquelle la clique des liquidationistes s’est trouvée confrontée, fut l’impossibilité d’organiser des primaires au siège du parti, gênés en cela par la présence massive des organes de base, farouchement opposés à ce que l’UPG prenne part à la parodie électorale de Décembre, et fidèles au mot d’ordre de Pierre Mamboundou, «pas d’élections sans biométrie». Devant cette farouche résistance, dépourvus de scrupules, Fidèle Waura Kengué et sa clique ont malgré tout choisis de contourner la difficulté, en présentant à la CENAP une liste UPG fourre-tout, hybride, dans laquelle on peut distinguer, pèle mêle de candidats quasi impopulaires et des mercenaires n’ayant rien à voir avec l’UPG, l’essentiel étant de faire la démonstration de la participation massive de l’UPG aux législatives par la quantité et non plus la qualité.
La deuxième phase ou plan B consistera à confisquer la direction du parti par des procédés scélérats. Il s’agira entre autre d’exclusions ciblées pour non paiement de cotisations ou absences réitérées aux réunions du Secrétariat du Conseil Exécutif. Si ce plan se réalise, la clique des liquidationistes aura réussi à exclure 80% voire 90% des effectifs des membres actifs du parti, à ce propos se pose la question occultée de savoir quelle somme Nzigou Manfoumbi doit au parti, puisqu’il occupe depuis 2008 le poste de Directeur Général de l’Environnement, réservé à l’UPG comme Pierre Mamboundou lui-même a eu à le lui rappeler devant témoins pour le ramener à un peu plus d’humilité ? Ce plan B on l’aura compris doit surtout fragiliser la frange des loyalistes en prévision d’un Congrès que les Liquidationistes veulent à leur mesure pour asseoir leur mainmise sur l’UPG.