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Gabon : Les trois derniers jours d’une campagne électorale sans enjeu ni engouement

La campagne électorale pour les législatives du 17 décembre a atteint sa vitesse de croisière. Ce n’est cependant pas le festival auquel on assistait par le passé. Les enjeux et l’engouement des électeurs n’y sont vraiment pas et dans certaines circonscriptions électorales, les candidats auraient pu se passer de campagne, leur élection étant acquise faute d’adversaire constituant un véritable contrepoids.

Lancée le 7 décembre dernier, la campagne électorale des législatives du 17 décembre 2011 se fait enfin ressentir à Libreville où elle était quasi imperceptible durant les sept premiers jours. 475 candidats, dont quelques indépendants contre 26 formations politiques de tous les bords, sollicitent les suffrages des électeurs pour 120 sièges à l’Assemblée nationale.

Les gros titres de la presse locale en témoignent, il s’agit d’élections sans enjeux, en l’absence de l’adversité qu’aurait constituée une participation de l’opposition à ce scrutin. On note par exemple que le candidat du PDG au 2e arrondissement de Libreville, Aurélien Ntoutoume, aurait pu ne pas battre campagne. Jean Eyéghé Ndong, candidat sortant du siège et partisan de la coalition « Ça suffit comme ça ! », ne s’est pas présenté et a demandé à ses électeurs d’aller à la pêche le jour du vote. Dans la petite ville de Ntoum, à 40 Km de la capitale gabonaise, la victoire de Julien Nkoghé Békalé est inéluctable sans Casimir Oyé Mba en face. A Lambaréné, celui qui aurait pu être l’empêcheur de tourner en rond, Paul Marie Gondjout, ne pourra plus gêner Richard Auguste Onouviet. On devrait cependant avoir quelques frissons dans le Sud du pays et peut-être à l’Est dans l’Ogooué-Maritime.

Ceux des opposant qui ont accepté, au dernier moment d’aller aux élections, ne sont nullement assurés d’une victoire. Leurs électeurs, à qui il avait été demandé de ne pas s’inscrire sur les listes électorales, ne pourront pas aller voter. Leur victoire tient de ce fait de la mission impossible, à moins d’un vote sanction des électeurs du PDG sur les candidats de leur propre parti.

L’élément le plus annoncé de cette élection est d’ailleurs l’abstention. La révision des listes électorales a enregistré un écho si faible que l’on présage un taux très élevé «pêcheurs», pour paraphraser le mot d’ordre de Jean Eyéghé Ndong.

A trois jours de la fin de la campagne électorale, les meetings et causeries se multiplient. On ne perçoit cependant pas un véritable engouement populaire pour le scrutin programmé samedi prochain. Les meetings étant des lieux festifs, de nombreux badauds s’y rendent afin de bénéficier de la gadgeterie distribuée ou du per diem promis aux figurants recrutés pour impressionner la partie adverse. On a, par exemple, vu dans un quartier de Libreville, Alibadeng, des gens prendre les t-shirts et casquettes et repartir aussitôt dans leurs maisons. Ce qui traduit un divorce de la population avec la chose politique.

L’opposition radicale bat également l’estrade, mais pour appeler ses troupes à rester chez elles le jour du scrutin. Nombreux sont d’ailleurs les Gabonais qui ne se sont pas inscrits sur les listes électorales, ainsi qu’en a témoigné, le 13 décembre, un reportage de Radio France internationale (RFI) : Dans un centre de distribution de cartes d’électeurs, le personnel se tourne les pouces, a noté Yves-Laurent Ngoma de RFI. «C’est fatiguant parce que les électeurs ne viennent pas», a confié une dame y travaillant au journaliste, avant d’ajouter «toute la journée on est là, il n’y a pas d’affluence.» On peut présager qu’il devrait en être de même le jour du scrutin.

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