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Pretoria bientôt à la tête de l’UA ?

L’Afrique du Sud avance une candidature à la tête de la commission de l’Union africaine, contre le sortant gabonais, Jean Ping, jugé trop proche des Occidentaux.

Le Gabonais Jean Ping entendait briguer tranquillement, en février prochain, un second mandat à la tête de la commission de l’Union Africaine (UA). Mais les crises ivoirienne, soudanaise et surtout libyenne sont passées par là. Elles ont laissé des séquelles au sein de l’organisation continentale, marginalisée par l’interventionnisme occidental. D’où la décision des Sud-Africains d’avancer une candidature contre Jean Ping, jugé trop accommodant avec les Occidentaux. La ville de Pretoria fait donc campagne pour Nkosazana Dlamini-Zuma, soixante-deux ans, ex-épouse du président Jacob Zuma, militante contre l’apartheid, ancienne ministre des Affaires étrangères (1999-2009) et actuelle ministre de l’Intérieur de la nation arc-en-ciel.

Faire contrepoids à l’interventionnisme

Puissance économique émergente, l’Afrique du Sud veut aussi s’affirmer sur la scène diplomatique régionale et mondiale. Avec la ferme conviction que les conflits africains doivent faire l’objet d’un traitement africain, et non d’interventions militaires des grandes puissances, fût-ce sous couvert de résolutions onusiennes.

Au plan international, Pretoria entend, pour faire contrepoids à l’interventionnisme européen et états-unien, arrimer l’Afrique à d’autres pôles émergents du Sud, Inde et Brésil en tête.

Le sommet de l’UA, un ballet diplomatique

Avec ce duel annoncé, la préparation du sommet de l’UA donne lieu à un intense ballet diplomatique. Lundi, Jean Ping, accompagné du commissaire de l’UA à la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, était reçu par le président Bouteflika à Alger, première étape d’une tournée en Afrique du Nord. « Compte tenu de la situation prévalant actuellement dans le continent en général et en Afrique du Nord en particulier, il est bien de consulter l’Algérie et voir comment nous allons gérer la situation dans toute la sous-région », a -t-il indiqué à son arrivée dans la capitale algérienne. Assurée de l’appui de ses voisins d’Afrique australe, l’Afrique du Sud espère de son côté engranger d’autres soutiens parmi les pays anglophones. Jean Ping, lui, fait amende honorable en admettant que l’UA a été « mise sur la touche par la coalition » dans le dossier libyen. Et s’en va rappelant que l’Afrique du Sud a elle-même voté, avec le Gabon et le Nigeria, la résolution 1973 qui a instauré une zone d’exclusion aérienne ouvrant la voie aux bombardements de l’Otan. Verdict en février prochain.

Jacob Zuma dénonce l’ingérence des grandes puissances, cette « cicatrice » libyenne

Samedi dernier, à Abuja, le président sud-africain, Jacob Zuma, a qualifié « l’ingérence des grandes puissances » dans la crise libyenne de « cicatrice qui mettra plusieurs années à guérir ». « Le mois prochain, le sommet de l’Union africaine devra délibérer très sérieusement (…) de la façon d’éviter toute répétition de ce qui s’est passé 
en Libye, a-t-il plaidé. Les pays développés 
ont détourné une réelle aspiration démocratique du peuple libyen pour poursuivre leurs plans 
de changement de régime. (…) La situation libyenne est un rappel de la nécessité (…) 
de défendre la place et l’autorité de l’Afrique et de l’UA sur les questions touchant le continent. »

Rosa Moussaoui

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