Deux attentats visant des églises au Nigeria ont fait au moins 35 morts le jour de Noël, dimanche, le plus sanglant ayant été revendiqué par la secte islamiste Boko Haram tandis que le gouvernement évoquait une guerre.
«C’est comme si une guerre interne avait été lancée contre le pays. Nous devons vraiment être à la hauteur et faire face», a déclaré le ministre chargé de la police, Caleb Olubolade, qui s’est rendu sur les lieux d’un des attentats.
Ces attaques, condamnées par le Vatican comme le fruit d’une «haine aveugle et absurde», surviennent après deux jours d’affrontements, jeudi et vendredi, entre des membres de Boko Haram et les forces de l’ordre dans le nord-est, qui auraient fait près de cent morts.
L’attentat le plus meurtrier, avec 30 morts selon le dernier bilan en date, s’est produit à l’extérieur d’une église catholique à Madalla, en périphérie d’Abuja, la capitale fédérale.
Le chaos
L’explosion, dont l’origine s’est produite alors que des personnes se trouvaient à l’intérieur de l’église Ste Theresa de Madalla, en périphérie de la capitale Abuja, pour le jour de Noël.
Le chaos régnait autour du bâtiment après l’explosion. Des jeunes en colère ont allumé des feux et menacé d’attaquer un commissariat de police des environs. Les policiers ont tiré en l’air pour les disperser et fermé l’accès d’une grande route.
Un habitant du quartier périphérique de Madala a dit à Reuters avoir compté 19 cadavres.
Deuxième explosion près d’une église de Jos
Une autre explosion a retenti ce dimanche de Noël près d’une église de la ville de Jos, dans le centre du Nigeria. « Il y a eu une explosion dans la zone de Rikkos de la ville où des fidèles assistaient à une cérémonie religieuse de Noël », a dit un habitant interrogé par téléphone, David Pam. « On ne sait pas si l’église était la cible de l’attaque », a-t-il ajouté.
Des tracts menaçant d’attentats des églises et d’autres lieux avaient été découverts à Jos mi-décembre.
La secte Boko Haram en première ligne
La secte islamiste nigériane Boko Haram a revendiqué l’attentat.
«Nous sommes responsables de toutes les attaques de ces derniers jours, y compris celle à la bombe contre l’église de Madalla. Nous continuerons à lancer de telles attaques dans le nord du pays dans les prochains jours», a déclaré par téléphone à l’AFP un homme affirmant parler au nom du groupe, Abul Qaqa.
Le Nigeria est régulièrement secoué par des attaques et des attentats, souvent attribués à la secte islamiste Boko Haram.
Ce mouvement, qui dit vouloir imposer un Etat islamique, a revendiqué l’attentat suicide d’août 2011 contre le siège des Nations unies à Abuja, qui avait fait 24 morts.
Il s’était également attribué la responsabilité d’une vague d’attaques sanglantes le 24 décembre 2010, veille de Noël, qui avaient visé plusieurs églises et fait des dizaines de morts.