Rougier a annoncé hier soir que la Caisse des Dépôts et Consignations est entrée au capital de sa filiale Afrqiue International. De quoi renforcer les fonds propres de la société et lui permettre d’accélérer ses développements. En Bourse, le titre reste décoté.
Mercredi soir, on apprenait la suspension de la cotation des titres Rougier « dans l’attente d’un communiqué ». Ce dernier a été publié jeudi, après la clôture de la Bourse. Il indique que la Caisse des Dépôts et Consignations du Gabon vient de prendre 35 % du capital de la filiale Rougier Afrique International pour un montant de 24 millions d’euros. Avec plus de deux millions d’hectares de concessions forestières certifiées répartis entre le Gabon, le Cameroun et la République du Congo, dont environ 35 % répondent à l’écolabel FSC (pour Forest Stewardship Council), Rougier Afrique International regroupe l’ensemble des activités industrielles et commerciales du groupe liées à l’exploitation des forêts naturelles situées dans le Bassin du Congo.
En ouvrant ainsi le capital de sa filiale, Rougier consolide sa nouvelle organisation autour de trois secteurs d’activité (forêts naturelles dans le Bassin du Congo, forêts de plantation en Afrique et importation-distribution de produits bois en France) et renforce au passage sa structure financière. A fin juin 2011, la société affichait un gearing (ratio d’endettement net sur fonds propres) de 68 %, en dégradation de huit points sur un an. Grâce à cette manne financière, Rougier va accélérer les programmes d’industrialisation et de certification des forêts naturelles du Bassin du Congo, et pourquoi pas procéder à une acquisition. Il va aussi pouvoir se lancer dans le développement de forêts de plantations industrielles dont le rendement, supérieur à celui d’une forêt naturelle, doit lui permettre de s’adresser au marché africain, à des prix adaptés.
Née en 1923, la société familiale, qui a connu deux années déficitaires en 2008 et 2009, a renoué avec les bénéfices l’an dernier. Ils se confirmeront en 2011. Chez Investir–Le Journal des Finances, nous anticipons un chiffre d’affaires de 148 millions d’euros (+6,7%), pour un bénéfice opérationnel courant de l’ordre de 6 millions (+30%).
En Bourse, le titre n’a pas été épargné depuis le début de l’année, puisqu’il perd 28%. La capitalisation boursière de 32 millions d’euros est très inférieure au montant des capitaux propres de plus de 60 millions d’euros. Nous restons donc acheteurs de ce dossier.
Le cours au moment du conseil : 22.9 €