Le président de la Confédération syndicale gabonaise (COSYGA) Martin Alini a mis en garde mercredi contre une dévaluation du Franc CFA et les « motivations des pays occidentaux » lors de la cérémonie de présentation de voeux du monde économique à la présidence.
« Nous centrales et syndicats (…) voudrions rappeler que la pénible expérience de 1994 (précédente dévaluation) ne pourra laisser aucun citoyen de le zone franc indifférent. Cette douloureuse épreuve que nous ressentons tant au niveau de nos Etats que des consommateurs, suite au doublement mécanique des prix des biens importés et même des produits locaux », a affirmé M. Alini en s’adressant au président Ali Bongo Ondimba.
« Les performances actuelles de nos économies sont très différentes de celles de 1994. Ce qui permet de penser que rien ne justifierait une telle décision mais un tel raisonnement ne tient pas compte des motivations réelles des pays développés qui pourraient trouver dans leur opération le moyen le plus facile de s’approprier des matières premières à moindre coût afin de relancer leurs économies guettées par un certain sinistre », a ajouté M. Alini, « malgré les discours rassurants des responsables politiques et autres experts des pays développés ».
Le président gabonais n’a pas évoqué la dévaluation préférant mettre l’accent sur l’objectif de croissance à deux chiffres qui passe notamment par « la compétitivité » et le maintien des investissements à un niveau similaire à celui des deux dernières années lors desquelles le Gabon a lancé des grands travaux pour accueillir la Coupe d’Afrique 2012 de football (CAN) (21 janvier-12 février).
« Il sera important de maintenir une activité aussi importante au niveau économique. La plupart des chantiers de la CAN sont maintenant derrière nous. Ils ont permis de servir de locomotive ces deux dernières années pour la croissance dans notre pays. Il est bon de ne de pas laisser retomber l’intensité de ces efforts et de ces investissement », a souligné M. Bongo.
« Il a été fait référence à la crise grave que traversent une certain nombre de pays, pays dont l’économie est souvent locomotive pour la croissance mondiale. Si nous n’avons pas été directement impactés, nous risquons malgré tout de recevoir quelques ondes », a-t-il conclu.