Les Etats-Unis « répondront » par la force si l’Iran cherche à bloquer le détroit d’Ormuz, passage stratégique pour le trafic maritime pétrolier, a affirmé dimanche 8 janvier le secrétaire américain à la défense, Leon Panetta, interrogé dans l’émission « Face the nation », sur la chaîne CBS. « C’est une autre ligne rouge » à ne pas franchir, a insisté le chef du Pentagone.
La tension est montée d’un cran entre Téhéran et Washington mardi après les mises en garde émises par l’Iran à l’issue de manœuvres militaires contre la présence de la marine américaine dans le Golfe, suscitant des craintes sur l’éventuelle fermeture du détroit d’Ormuz, par lequel transite 35% du pétrole brut transporté par voie maritime dans le monde.
En dépit de ces menaces, Washington a promis de maintenir ses navires de guerre déployés dans le Golfe, la Maison Blanche estimant que les avertissements de l’Iran trahissaient sa « faiblesse » et montraient l’efficacité des sanctions contre son programme nucléaire controversé.
« NOUS AGIRIONS ET ROUVRIRIONS LE DÉTROIT »
Le plus haut gradé américain, le général Martin Dempsey, a de son côté jugé dimanche que l’Iran serait en mesure de bloquer le détroit, une « action intolérable » selon lui. « Nous avons investi dans des moyens pour nous assurer que si c’est le cas, nous l’emportions », a-t-il confié aux côtés de Leon Panetta. « Nous agirions et rouvririons le détroit » en cas de fermeture, a prévenu le général Dempsey.
« Sont-ils en train de développer une arme nucléaire? Non. Mais nous savons qu’ils tentent de développer une capacité nucléaire et cela nous préoccupe », a répété le secrétaire américain à la défense sur CBS, réaffirmant la priorité donnée à l’action diplomatique et aux sanctions économiques contre le régime des mollahs sans pour autant exclure toute action militaire.
S’il n’a pas voulu qualifier la difficulté à mener une éventuelle action militaire, le chef d’état-major interarmées, Martin Dempsey, a expliqué que son rôle était de planifier une éventuelle opération, d’en évaluer les risques et, « dans certains cas, de positionner des moyens » militaires pour mener une telle opération. « Toutes ces activités sont en cours », a-t-il précisé.
Petit répit dans les tensions entre les deux pays, la marine américaine a libéré jeudi treize marins iraniens retenus en otage par des pirates somaliens au large d’Oman, une action saluée par Téhéran comme un « geste humanitaire positif ».
LEMONDE.FR avec AFP