Un phénomène encore tabou au Gabon : la précarité chez les personnes âgées. Sans ressources financières et sans appui de leurs familles, elles peuvent finir dans la rue
Pourtant des solutions existent. Le Chef de Service de gérontologie-gériatrie de l’hôpital régional de Melen, Madame Patricia Annette Pradeau Foumangoye nous éclaire sur les démarches à suivre.
Gabonews : Quelle est la spécificité de votre service et comment fonctionne-t-il ?
Mme Pradeau : Le service de gérontologie-gériatrie est spécialiste des soins chez la personne âgée, le personnel qualifié s’occupe aussi bien des pathologies physiques que psychiques des patients. Notre service ne comporte que vingt-cinq (25) lits avec un budget restreint. Cependant nous nous efforçons à soigner les plus démunis.
Pour cette nouvelle année 2012, notre objectif est d’augmenter notre capacité d’accueil et d’améliorer les conditions de travail.
Gabonews : La problématique de la prise en charge des personnes du 3ème âge ne se pose pas seulement dans la capitale, à l’intérieur du pays, le vécu de ces personnes est de plus en plus difficile.
Mme Pradeau : Absolument. Il s’avère que dans la nouvelle nomenclature du décret 054 /PR/du 10 mars/2010, qui vise l’implantation des services de gériatrie dans toutes les capitales provinciales, « nos anciens » devront ainsi recevoir des soins adéquats. Les plus nécessiteux également seront pris en compte.
Gabonews : Pour quelles raisons certaines personnes âgées vivent dans la précarité voire l’abandon?
Mme Pradeau: Il existe deux facteurs principaux. Le premier est purement économique, ces personnes n’ont pas de revenus (pas de retraite, des enfants eux-mêmes sans emploi…) le second est lié aux conflits familiaux (accusation de sorcellerie, exclusion au sein de la famille…).
Gabonews : Que fait le service public ?
Mme Pradeau : Le gouvernement a mis en place la Caisse Nationale d’Assurance et de Garantie Sociale (CNAMGS), pour venir en aide à l’ensemble des gabonais.
Pour bénéficier de ces allocations, les populations doivent se rapprocher des services de la CNAMGS. C’est pourquoi nous invitons ces ayants droit à aller se faire enregistrer, tout en justifiant leur identité.
Rappelons que ces vieilles personnes ont de la famille ! Nous sommes de culture bantoue, et la solidarité en est une des valeurs cardinales. Nous sommes tous appelés à vieillir .
Gabonews : Merci et courage dans vos missions.
Lorsque Amadou Hamâté Bâ déclarait quen Afrique « un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brule… » Cela nous emmène à réfléchir sur tout le « savoir-être et savoir-faire » que nos anciens peuvent transmettre aux nouvelles générations. Mais malheureusement de nos jours ces bibliothèques vivantes sont laissées pour compte, pire, abandonner à leur sort…
Propos recueillis par Kenny Ongouori.
Bonjour Brigitte aide soignante en gériatrie.
C’est bien triste mais comment aller à l’encontre des traditions (sorcelleries etc) et surtout si la famille n’a aucun revenu comment faire face à l’attribution de soins pour les personnes âgées gabonaises?
Et c’est tellement vrai l’expression que j’ai inscrite sur mon blog:
« un vieillard qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle… »
Brigitte,auteur du guide gratuit »quel avenir pour nos aînés? »
Informations pratiques sur:http://personnesagees.membractif.com