A la veille du coup d’envoi de la douzième Coupe d’Afrique des Nations, la presse africaine est entrée dans le vif du sujet et sa pagination consacrée à l’événement sportif le plus suivi dans tout le continent s’en ressent. Au Gabon-même, la presse relate les moindres faits et gestes des équipes en compétition. Et c’est par exemple en Une que le quotidien L’Union souhaite la « Bienvenue dans le haut-Ogoué ! » aux équipes du groupe D arrivées à Franceville. Le journal pousse la précision jusqu’à instruire ses lecteurs précise que la Guinée prendra ses quartiers à Moanda, le Ghana à Ngouoni, ou encore le Mali et le Botswana à Bongoville.
Mais c’est bien sûr vers la Côte d’Ivoire que se tournent les regards. « Et revoilà la Coupe d’Afrique des nations ! Trois semaines de fièvre pour nous faire oublier nous-mêmes », lance, comme un ballon, le quotidien gouvernemental ivoirien Fraternité Matin. « Football ! Quand tu nous tiens ! », relance et dribble Fraternité Matin, qui veut croire que la CAN soit l’occasion de « l’harmonie sociale ».
Une fois encore, l’équipe nationale ivoirienne est favorite chez les pronostiqueurs. Et la fièvre grimpe à Abidjan, avant l’entrée en compétition des Eléphants contre le Soudjan dimanche. Ce qui a fait dire à Gervinho, l’unes des stars de l’équipe nationale, que, si les Ivoiriens ont souvent été favoris, « cette année on essaie de se concentrer. C’est le moment d’aller au bout de cette compétition après tant d’années où on est passés à côté », relève ce matin Notre Voie.
Certes, mais, face aux Angolais et aux Burkinabè, « ce ne sera pas une partie de demoiselles, avertit Nord-Sud. Il faudra batailler ferme, garder son sang-froid, être patient (car au) football, le plus fort ne gagne pas toujours », observe précautionneusement le journal qui se demande s’il n’y aura pas un « invité surprise » à cette CAN 2012.
Le Patriote, de son côté, se satisfait de « l’accueil en fanfare » réservé aux Eléphants à Malabo. « Espérons qu’ils ramèneront le trophée continental au bord de la lagune Ebrié », appelle de ses vœux le quotidien, qui souhaite donc que les Eléphants rapportent enfin la coupe à Abidjan.
CAN 2012 : ruades d’Etalons, faim de Lions
La Fièvre monte aussi au Burkina Faso, avant le match qui opposera, dimanche, l’équipe nationale à l’Angola. « Etalons (…) le pays vous regarde et attend de vibrer », prévient L’Observateur, qu’il rappelle qu’il y a deux ans, à Cabinda en Angola, les Etalons avaient débuté la CAN par un nul face aux Eléphants de Côte d’Ivoire (0-0). « Dans 48 heures, il faut faire mieux pour s’assurer un premier matelas de sécurité au classement », recommande le journal.
Mais lors du premier entrainement des Etalons à Malabo, « on a vu des cadres de l’équipe pas du tout au mieux de leur forme », note Le Pays. Et du coup, l’entraineur, Paulo Duarte est « mécontent de l’organisation de son équipe », relève le quotidien burkinabé.
On verra bien dimanche. Mais dès demain, après la cérémonie d’ouverture et le coup d’envoi de la compétition entre la Guinée Equatoriale et la Libye à Malabo, ce sont les Lions de la Teranga qui vont tâcher de faire entendre raison aux Zambiens à Bata. Au Sénégal aussi, c’est tout un peuple qui attend, enfin, la consécration. « A la quête d’un premier sacre », formule l’édition en ligne de SudQuotidien.
CAN 2012 : perdus de vue
Mais cette CAN 2012 de football est surtout marquée par de grandes absences. L’Egypte, le Cameroun, le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Algérie ne joueront pas la phase finale cette année. Pour l’édition en ligne de l’Equipe, c’est le résultat d’une « campagne désastreuse ». Selon le quotidien sportif français, en effet, « Rarement une Coupe d’Afrique des Nations aura été si amputée de ses meilleures équipes. Sur le papier du moins, car sur le terrain, celles qui n’ont pas réussi à se qualifier ne méritent plus cette étiquette », modère L’Equipe, qui explique, entre autres, l’absence du tenant du titre, L’Egypte, par la révolution ayant secoué le pays. Quand à l’absence du Cameroun, le journal la décrypte, cette fois-ci, par une « guerre d’égos » mais aussi par une « guerre des clans ».
A noter que, une fois n’est pas coutume, L’Equipe consacre, ce matin, un « numéro spécial de six pages à la CAN, intitulé « Yes they can », sous forme de publi-reportages vantant les mérites du Gabon, l’un des deux pays hôtes avec la Guinée Equatoriale. Mais en revanche, pas un mot sur la CAN ce matin dans l’édition papier de L’Equipe. A chacun ses préoccupations…