Ce jeudi 19 janvier, s’est ouvert à Libreville dans une ambiance électrique, le procès de l’évêque Mike Jocktane. Le religieux, devenu opposant, est poursuivi pour trouble à l’ordre public, destruction des biens de l’Etat et coups et blessures. Mike Jocktane aurait organisé le 29 janvier 2011 une marche pacifique mais non autorisée. Le procès est finalement renvoyé au 2 février prochain.
Mike Jocktane, prêtre et opposant, s’est présenté devant la barre en soutane de prêtre. Le président du tribunal le regarde : « Pour le respect dû au clergé, nous ne pouvons vous juger dans cette tenue. Vous avez dix minutes pour mettre une tenue correcte ». L’audience est donc suspendue, ordonne le procureur. A la reprise, l’évêque a toujours sa soutane. « La cour prend acte », dit le procureur.
L’audience commence mais tout de suite, la défense refuse que l’Etat se constitue partie civile dans l’affaire. Le débat s’éternise. Finalement, une intervention du bâtonnier permet le renvoi du procès au 2 février 2012.
Avocat de l’Etat, maître Francis Nkea, soutient que le dossier est lourd. « Le dossier est « blindé ». Mike Jocktane est poursuivi pour troubles à l’ordre public. Ils se sont retrouvés au quartier général de monsieur Eyeghe Ndong (dernier Premier ministre gabonais de l’ère Omar Bongo Ondimba). C’est là-bas qu’ils ont décidé de faire une marche. Et c’est cette marche-là qui a entraîné cette brochette d’infractions », annonce Maître Francis Nkea.
« Notre client n’a jamais fait de marche, n’a jamais cassé un véhicule quelconque. J’affirme que le dossier est totalement vide », ironise Maître Jean-Paul Moubembé, avocat de la défense. Mike Jocktane risque de deux mois à un an de prison ferme. Mais la procédure pourrait être longue.