Didier Ovono est évidemment satisfait après la victoire 2-0 du Gabon face au Niger. Le gardien de but gabonais raconte comment il a vécu ce premier match de CAN 2012. Il explique également comme les Panthères se sont imposé une discipline pour parvenir à ce résultat. Moment de détente avant le second match face au Maroc, le 27 janvier à Libreville.
RFI : Didier Ovono, cette victoire 2-0 face au Niger, pour le premier match de la CAN à domicile, c’est le scénario idéal…
Didier Ovono : Oui, la Guinée équatoriale nous a mis la pression d’emblée en remportant son match d’ouverture. On était obligés d’en faire autant. Dieu merci, pour nous, ça a été une très belle réussite. Je n’ai presque pas eu de boulot à faire. Les joueurs ont répondu présent malgré la pression. C’est un grand « ouf » de soulagement pour nos supporters. Ils étaient sceptiques après nos matches amicaux. En préparation, on ne marquait pas de buts. Là, on en a mis deux. On a bien commencé la compétition.
RFI : La sélection gabonaise semble disciplinée. Cette discipline est-elle venue avec Gernot Rohr, votre sélectionneur ?
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Didier Ovono : Non, il y avait déjà de la discipline avant mais le sélectionneur a mis un point d’honneur à ce qu’elle soit respectée. Pour lui, pas de discipline, pas de victoire. Qui est discipliné hors du terrain l’est aussi sur le terrain. Pour respecter un schéma tactique, il faut être discipliné. C’est vraiment la marque de fabrique du coach. Il est intransigeant. On se fait donc violence pour arriver à l’heure aux repas, éteindre les téléphones portables. Ça peut paraître banal mais lorsqu’on est disciplinés, les adversaires ont du mal à nous bousculer. Du coup, c’est 20 euros d’amende si les téléphones sonnent et 50 euros si on est en retard.
RFI : A quoi sert cet argent ?
Didier Ovono : On a une caisse que je conserve en tant que capitaine. A la fin du stage, on récupère les amendes et on achète un cadeau pour le personnel de l’hôtel qui nous héberge. On avait joué à Cannes et c’était tellement beau que les joueurs venaient en retard. La caisse était donc assez lourde. Les employés étaient contents parce qu’on a acheté des cadeaux, des maillots.
RFI : Vous êtes chargé de récolter les amendes. Du coup, vous surnomme-t-on le policier ?
Didier Ovono : Non, on a le coach pour ça ! Moi, je suis juste le « capi » (capitaine). Daniel (Cousin) et moi, on essaie d’être des exemples sur le terrain et en-dehors. On est ceux sur lesquels les jeunes s’appuient. On essaie tous de s’inspirer de la carrière de Daniel. On donne des conseils aux jeunes. Ce n’était pas facile pour eux de débuter ce match face au Niger. Je leur tire mon chapeau car disputer le premier match du Gabon lors d’une Coupe d’Afrique des nations disputée à domicile, ce n’est pas évident quand on a 18 ou 19 ans.
RFI : Les joueurs inexpérimentés sont nombreux dans cette équipe du Gabon.
Didier Ovono : Les Ebanega, Poko, Moussono, Mouélé, Madinda, ont tous débuté récemment en équipe fanion. C’était un peu leur baptême du feu et ils ont répondu présent avec la manière. Le match contre le Brésil (le 10 novembre 2011 à Libreville) nous a ôté toute pression. Après avoir joué contre le Brésil, on se demande qu’est-ce qui pourrait encore nous faire trembler. En football, il n’y a pas plus grand que le Brésil pour l’instant. Le coach nous aussi concocté une semaine de jeux pour qu’on minimise l’impact de cette Coupe d’Afrique. C’est vrai que lorsqu’on est arrivés au Stade, c’était autre chose !