Alors que, le 20 janvier, les militants de l’Union du peuple gabonais (UPG) viennent seulement de mettre un terme aux trois mois de deuil décrété après le décès de leur leader, Pierre Mamboundou, ce parti politique affiche, à travers une série de communiqués contradictoires, un tumulte qui ne traduit rien d’autre l’évolution de sa mitose.
En effet, selon une communication du secrétaire exécutif de l’UPG, Mathieu Mboumba Nziengui, un jeu de chaises musicales est intervenu, le 24 janvier dernier, au sein de cette formation politique. Cinquante trois (53) de ses membres, anciens et nouveaux promus ont été portés à la tête de plusieurs départements politiques du parti, «conformément aux statuts et règlement intérieur».
On note cependant que le secrétariat général n’a pas été touché. Il sera toujours assumé par l’ancien président du Comité olympique gabonais, Fidèle Waura, dont l’adjoint confirmé est Vincent Nguimbi Mangouala. De même, le secrétariat du Conseil n’a enregistré aucun changement. Il reste aux mains de Parfait Kombila
Coup de théâtre. Le 25 janvier, un autre communiqué, signé du Premier secrétaire politique de l’UPG, Pierre Claver Mihindou Koumba, vient indiquer que les décisions des 20, 21 et 24 annoncés par le secrétaire exécutif de l’UPG, Mathieu Mboumba Nziengui, n’ont aucune valeur. Il s’agirait de «mesures ne visant qu’à épurer le Conseil, des membres loyaux, nommés par le Président Pierre Mamboundou», note-t-on dans le texte signé par Pierre Claver Mihindou Koumba. .
Autrement dit, la formation politique laissée par Pierre Mamboundou est divisée et si la tendance se poursuit, on pourrait assister à sa scission. Le communiqué de Pierre Claver Mihindou Koumba établi d’ailleurs à ce propos que «Monsieur Mboumba Nziengui cherche à se confectionner une direction du parti à sa totale dévotion, aux fins de remettre en cause toutes les décisions prises contre son gré, en commençant par la convocation du congrès dont la date est déjà fixée de manière consensuelle» Que cette direction de l’UPG «à sa dévotion puisse l’autoriser à entrer au gouvernement issu de la parodie d’élections législatives de décembre 2011, dans lesquelles il a engagé le Parti avec légèreté».
Comme pour prendre l’opinion publique à témoin, le même communiqué appelle à s’étonner «de la remise en cause de la décision prise souverainement par le Conseil, le 19 octobre 2011 de ne pas prendre part aux élections législatives de décembre 2011 faute de garantie de transparence, mettant en avant la volonté de la famille du président Mamboundou, toutes pratiques contraires aux usages démocratiques ; Du refus d’organiser les primaires sur les sièges ayant enregistré des candidatures multiples, reniant une tradition bien installée par le président Pierre Mamboundou lui-même ; De la décision unilatérale de démettre le porte-parole du parti, Monsieur Thomas Ibinga Mbougou, nommé par le président Pierre Mamboundou ; Du choix de la cooptation à huis clos et en dehors du siège comme mode de désignation des candidats ; De l’engagement des recours devant la Cour constitutionnelle, au mépris de la délibération contraire du Conseil du Secrétariat Exécutif du Parti».
Le communiqué dirigé contre la frange de l’UPG emmenée par le secrétaire exécutif de l’UPG, Mathieu Mboumba Nziengui, se conclu en ces termes : «je prends la responsabilité ce jour en ma qualité de Premier Secrétaire Politique de l’Union du Peuple Gabonais, nommé par le Président Pierre Mamboundou de denier toute validité aux dernières décisions».
Le camp Mathieu Mboumba Nziengui et Fidèle Waura ne va certainement pas se croiser les bras face à ce pilonnage au mortier. On attend le rebondissement de cette affaire qui sent la fin de l’UPG.