Le point d’orgue du 18ème Sommet de l’Union africaine sera atteint aujourd’hui à Addis-Abeba en Ethiopie avec l’élection du nouveau président de la Commission de cette organisation panafricaine, mettant en compétition le président sortant Jean Ping et l’actuel ministre Sud-africain de l’Intérieur, Nkosazana Dlamini-Zuma, en présence de plusieurs chefs d’Etat, dont le Gabonais Ali Bongo Ondimba.
Le 18ème Sommet de l’Union africaine (UA) s’est ouvert hier à Addis-Abeba en Ethiopie, en présence de plusieurs chefs d’Etat et de délégations, dont le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba arrivé un jour avant. Les travaux ont débuté par l’élection du nouveau président en exercice de l’UA, voyant le chef de l’Etat béninois Yayi Bonni succéder à son homologue équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. C’est d’ailleurs le chef de l’Etat béninois Yayi Bonni qui est monté à l’estrade pour présider la suite de la cérémonie d’ouverture de ce sommet. Mais ces assises vont surtout être marquées par l’élection, dès aujourd’hui, du nouveau président de la Commission de l’Union africaine. Le président sortant de la Commission, le Gabonais Jean Ping, qui est candidat pour un second mandat, est aux prises avec l’actuelle ministre sud-africain de l’Intérieur, Nkosazana Dlamini-Zuma, ex-épouse du président sud-africain, Jacob Zuma en faveur de laquelle les autorités sud-africaines semblaient user hier encore de stratagèmes en vue de faire peser la balance de son côté. Le duel s’annonce serré, vu que les deux candidats ont battu campagne de manière très différente.
Le président sortant de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping, semble avoir le soutien des pays membres de la sous région d’Afrique centrale, mais également de ceux de l’ensemble des autres pays francophones. Il bénéficie aussi de l’appui de quelques pays non moins influents de l’espace anglophone, comme le Nigeria, le Ghana et le Kenya. A l’opposé, les pays d’Afrique australe et tout le reste de la zone anglophone sont plutôt favorables à la candidate sud-africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. Difficile pour les deux challengers d’obtenir les deux tiers des voix exigées pour être élu. Les tractations au sein des représentants des 54 pays membres se poursuivaient jusqu’à hier. Toutefois, le président sortant Jean Ping semble bénéficier des faveurs des pronostics, au regard de son bilan jugé globalement satisfaisant. Lui-même semble optimiste pour sa réélection, en ayant désormais un regard tourné vers de nouveaux défis du continent, notamment la promotion et la dynamisation du commerce intra-africain, la paix et la sécurité. Arrivé samedi matin à Addis-Abeba, le chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba est venu manifester à nouveau son soutien à la candidature gabonaise après un lobbying suffisamment appuyé auprès de ses homologues du continent. Le Gabon, faut-il le souligner, avait mis à la disposition du président sortant de la Commission, un Jet pour lui permettre de mener campagne à travers les pays du continent. Outre sa participation au 18ème Sommet de l’UA, le chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba a également pris part au 26ème sommet du NEPAD organisé en terre éthiopienne, mais aussi à à la cérémonie d’inauguration du tout nouveau centre de conférence de l’UA. C’était en présence de plusieurs autres personnalités, notamment le président de l’UA, l’Equato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, et du Secrétaire Général de l’organisation des Nations Unies (Onu), Ban Ki-Moon.
Autre phase de ce sommet, la cérémonie de plantation d’arbres par les chefs d’Etat, confirmant par cet acte leur volonté à poursuivre le combat contre la désertification et donc, contre les autres effets du changement climatique. La délégation gabonaise à Addis-Abeba est composée de quelques membres du cabinet présidentiel, du ministre des Affaires étrangères, Paul Toungui, du ministre des Relations avec le parlement, des institutions constitutionnelles et de l’intégration régionale chargé des droits de l’Homme et du NEPAD, Aurélien Ntoutoume, ainsi que de l’ambassadeur du Gabon à l’ONU, Noël Nelson M’Essone, et de l’ambassadeur du Gabon en Ethiopie, William Anguillet. En marge du 18ème sommet de l Assemblée générale des chefs d Etat et de gouvernement de l’union africaine, le chef de l’Etat gabonais Ali Bongo Ondimba a reçu samedi en audience l’ancien chef de l’Etat de la Finlande, Marti Athissari, également ancien prix Nobel de la paix, venu solliciter le soutien de l’union africaine pour l’entrée de son pays comme membre non permanent au conseil de sécurité des Nations Unies. La démarche de l’ancien président Finlandais est sans doute motivé par le succès engrangé par le Gabon lors de sa présidence du Conseil de sécurité et de paix marquée notamment par le vote d’une résolution contre le VIH/Sida, entre autres. Marti Athissari a par ailleurs été invité à prendre part très prochainement au centenaire de la fondation Albert Schweitzer à Lambaréné.
Maxime Poupi