Supporters gabonais et équato-guinéens à Dakar précipitent leur équipe respective vers la première marche du podium de la Can 2012.Le rêve de voir son pays hisser vers le ciel le trophée de la compétition campe dans les esprits.
La Coupe d’Afrique des nations (Can-2012) bat son plein. Mais le défi de faire mieux que l’autre habite l’esprit de chacune des communautés des pays organisateurs vivant à Dakar. Chaque victoire de la sélection équato-guinéenne sonne comme un nouveau défi pour le Gabon. Et cela, vice-versa. L’enjeu du sport roi prend le dessus sur les rapports de bon voisinage.
Gabonais et Equato-guinéens vivant à Dakar se livrent une bataille à distance en terre sénégalaise. ‘On devait gagner le Maroc pour égaler la Guinée-Equatoriale. Sinon, cela devait être une honte pour nous les Gabonais. C’était une question de vie ou de mort. Parce que, les Equato (guinéens) doivent savoir que nous sommes plus forts’, lance Narcisse Nkoghé, étudiant gabonais inscrit dans un institut privé de la place, qui se bombe le torse. Pour lui, ‘cette victoire est la preuve que le trophée de la Can va rester à Libreville’. Ce que balaie d’un revers de main, Fernando Boho, stagiaire équato-guinéen au Sénégal, rencontré, hier, à Gueule Tapée. ‘Le Nzalang (nom de la sélection de Guinée-Equatoriale, Ndlr) va gagner cette Can. On ne peut pas comparer notre équipe à celle du Gabon. On est plus fort qu’eux’, réplique-t-il, dans un français peu huilé.
Une dizaine d’étudiants gabonais à Dakar avaient pris position, samedi dernier, dans un bar-restaurant de la place. Autour d’un plat bien arrosé de boissons, ces étudiants échangent chaudement sur les chances du Gabon dans cette compétition. Ici, les chansons et mélodies gabonaises sont reines. La bière est servie et sans modération. Des amitiés d’un jour et de circonstance se tissent. ‘Les Gabonais aiment bien leur équipe’, soutient l’un d’eux, Romuald Ekengué.
Dans ce lieu de divertissement, les étudiants gabonais ont tenu à fêter la victoire (3-2) de leur équipe nationale, acquise la veille devant les ‘Lions de l’Atlas’ du Maroc. Un match comptant pour la deuxième journée du premier tour du Groupe C. Même ceux qui ne croyaient pas à une victoire des ’Panthères’ sur le Maroc sont de la fête. ‘C’est un week-end gagné, car c’est sûr que la fête continuera jusqu’à dimanche’, confient certains.
Les ressortissants gabonais à Dakar, pour la plupart étudiants, sont plus nombreux que leurs frères équato-guinéens. Malgré ce déséquilibre numérique, les seconds refusent de se laisser toiser par les premiers. Pour montrer la suprématie des uns sur les autres, chaque camp magnifie le parcours réalisé jusqu’ici par son équipe. ‘Nous sommes plus forts que la Guinée-Equatoriale pour avoir éliminé le Maroc, un grand favori de la Can, dans un match très disputé’, avance un autre étudiant gabonais, Michel Fouba. Pour répondre à la provocation, le jeune équato-guinéen Macias Mangué Nfubea évoque la victoire de son équipe sur le Sénégal. ‘Le Sénégal était aussi un grand favori, on l’a battu’, fait-il remarquer.
Par ailleurs, le Gabonais Francis Békalé parle d’une équipe des ‘Panthères’ composée de joueurs d’expérience comme Daniel Cousin. Mais aussi de jeunes comme Pierre Aubameyang et Eric Mouloungui. L’Equato-guinéen Florencio Obiang Ela estime que là n’est pas le débat. ‘Nos joueurs ont montré de quoi ils étaient capables. Ils sont jeunes et efficaces’, relève-t-il pour s’enorgueillir.
Décidément, Gabon et Guinée-Equatoriale, c’est Kif-Kif. En attendant les quarts de finale auxquels ils sont qualifiés, le match entre supporters des ‘Panthères’ et du ‘Nzalang’ à Dakar ne fait que commencer. Vivement que la suite de la Can 2012 apporte plus de joie et de satisfaction aux Gabonais et Equato-guinéens qui attendent impatiemment de soulever leur premier trophée continental.
Donald NDEBEKA