Le mouvement des forces vives du 23juin (M.23) a appelé le peuple sénégalais à intensifier le combat sur le terrain et à dénoncer la validation de la candidature du président Wade à la présidentielle de février 2012. C’était hier, dimanche 29 janvier à Dakar, lors d’une conférence de presse.
«Le temps de la parole est révolu, il faut passer à l’acte». C’est qu’ont déclaré les leaders du mouvement des forces vives du 23 juin suite à la validation par le Conseil Constitutionnel de la candidature du président de la République, le vendredi dernier. En conférence de presse hier à Dakar, les leaders du M23 comptent «encadrer» les manifestations dans toute l’étendue du pays pour dénoncer la décision des cinq sages. Ils ont ainsi appelé les sénégalais «qui adhèrent à la cause » à sortir massivement et à protester.
Selon les partisans d’Amath Dansokho : «l’appel à la résistance est un acte patriotique. Et nous prenons date avec l’histoire. Demain, l’histoire retiendra que des patriotes ont défendu et non attaqué les citoyens, protégé et non agressé la constitution, sauvegardé et non détruit ce qui nous est si cher, notre pays, le Sénégal. Nous sommes prêts à tous les sacrifices». A en croire les leaders du mouvement, ils sont prêts à assumer ce qui serait attendu d’eux à savoir, «appeler et encadrer la résistance populaire contre ce coup d’Etat».
«La stratégie de la terreur par le pouvoir ne prospèrera pas, encore moins sa stratégie de diversion. Chaque fois qu’il en arrêtera un, dix autres rejoindront le camp des patriotes et se mettront sous le drapeau pour dire non au coup d’Etat constitutionnel. Nous pensons à nos frères et sœurs illégalement arrêtés, au premier rang desquels Alioune Tine dont nous saluons le courage, la détermination et le patriotisme», ont -ils soutenu. Pour les forces vices du 23 juin, la résistance va se poursuivre jusqu’au retrait de la candidature du président Wade. Des stratégies ont été paraphées et «seront exécutées» jusqu’à la campagne qu’ils comptent ouvrir sans le candidat du Parti au pouvoir, Abdoulaye Wade qui, selon eux, «n’a pas le droit de briguer un troisième mandat».
Talla Sylla le leader du Jeff Jël, pour sa part, a souligné que «le Sénégal a besoin de paix et non d’une invitation à la violence comme le fait le camp adverse». Aussi à l’endroit de ses compatriotes, Talla Sylla a indiqué qu’«on ne dort pas dans un champ de bataille.» Et le leader du mouvement Y en a marre dénommé «Thiat» de renchérir : «nous n’accepterons pas que des vieillards qui ont déjà vécu leur vie, sabotent la notre». Pour les ténors comme Idrissa Seck, Cheikh Tidiane Gadio, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse, «à travers la validité de la candidature de Abdoulaye Wade, c’est un coup d’Etat électoral qui se prépare pour la présidentielle en vue d’installer le fils au trône».
Au cours de la rencontre, le M23 a reçu la visite des responsables du forum de la société civil de l’Afrique de Ouest. Selon leur président Djibril Ibrahim : «nous sommes venus soutenir le M.23 dans ces moments difficiles et nous enquérir de la situation nationale. Le coup d’Etat, sous quelque forme que ce soit, nous préoccupe vivement», dit-il.