Maurel & Prom a informé lundi soir ses actionnaires du début du forage du puits ETBIB-1, foré sur le permis Etekamba au Gabon à environ 25 km au Nord-Est du champ d’huile d’Atora opéré par Total. Ce puits a pour objectif principal la formation des grès du Gamba à une profondeur approximative de 1 500 m. Ce réservoir pourrait être à gaz et/ou à huile, a indiqué la société pétrolière française.
La campagne d’exploration 2012 au Gabon portera sur deux puits d’exploration (dont ETBIB-1) sur le permis d’Etekamba ainsi que sur une acquisition sismique 2D, en cours sur les permis de Kari et de Nyanga Mayombe pour un montant de 40 millions de dollars environ.
En parallèle, le groupe a décidé de lancer une campagne d’acquisition sismique 3D couvrant les différents champs en production du permis Omoueyi afin de préciser l’extension et la conformation des différents réservoirs, de localiser d’éventuelles extensions et d’optimiser le schéma de développement relatif à l’injection d’eau.
AOF – EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
– Le groupe dispose d’un portefeuille minier équilibré, tant en termes géographiques, d’exploration, d’onshore/offshore, que de rapport entre les réserves 2P (réserves prouvées et possibles) et 3P (réserves prouvées, possibles et probables) ;
– Dans un contexte de prix du baril élevé, la montée en puissance des activités et la diversification des actifs assurent à la société une croissance forte et rapide avec un important effet de levier ;
– La production des gisements gabonais va monter en puissance. La confirmation de l’important potentiel de la zone d’Onal au Gabon, qui représente la quasi-totalité des actifs tangibles de Maurel & Prom, devrait permettre de mieux valoriser les réserves du groupe et induire une nouvelle dynamique boursière ;
– La récente acquisition au Nigeria (45% d’une société dénommée Seplat, qui a elle-même acquis 45% de trois champs pétrolifères) est jugée prometteuse et potentiellement créatrice de valeur ;
– L’acquisition par Pacific Rubiales Energy de 50% des intérêts de M&P sur 5 permis colombiens confirme la volonté de donner un profil moins risqué au groupe en limitant au maximum ses dépenses d’exploration et donc les risques de devoir passer de lourdes charges d’exploration. Le groupe montre également sa volonté de concentrer ses ressources financières au développement du Nigéria et aux nouvelles opportunités d’acquisitions qui pourraient se présenter ;
– Le titre présente un intérêt spéculatif. Jean-Francois Hénin, le président du conseil d’administration, n’a jamais caché son intention de vendre Maurel & Prom à court/moyen terme.
Les points faibles de la valeur
– Maurel & Prom est une valeur cyclique très fortement dépendante des cours du pétrole ainsi que des résultats de ses explorations ;
– La recherche de pétrole est un métier très aléatoire. En conséquence, investir dans une société exploratrice nécessite d’être prêt à affronter des déconvenues éventuelles et une forte volatilité sur le cours ;
– L’exploitation de gisements pétroliers au Nigeria présente des risques humains et géopolitiques.
Comment suivre la valeur
– Contrairement aux majors, les sociétés pétrolières juniors ne sont pas intégrées : elles ne font que de l’exploration et de la production, sans raffinage ni pétrochimie, ce qui confère à leur titre une plus grande sensibilité au prix du baril. Leurs découvertes ou leurs acquisitions, rapportées à leur taille, ont également plus d’impact sur leur valeu r ;
– Sur Maurel & Prom, les actionnaires doivent faire un double pari : miser sur la capacité du groupe à soigner ses finances et parier sur son savoir-faire pour trouver du pétrole.
– Les sociétés pétrolières d’exploration sont également des cibles très convoitées par les majors qui peinent à renouveler leurs réserves.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
Les perspectives d’avenir du secteur des hydrocarbures sont portées par les projets en eaux profondes. Le Britannique Tullow Oil, spécialiste de l’exploitation de gisements pétroliers et gaziers, Shell et Total ont découvert un gisement de pétrole très prometteur au large des côtes de Guyane. Ce gisement pourrait contenir quelque 700 millions de barils de brut, voire beaucoup plus. Ce type de découverte consolide la volonté des opérateurs de se développer dans les infrastructures sous-marines. Ainsi, Technip réalise sa plus grosse acquisition depuis dix ans en choisissant de reprendre, pour 1,1 MdUSD, l’Américain Global Industries. Le groupe français d’ingénierie compte renforcer ses capacités dans l’offshore profond. Sur les quatorze bâtiments détenus par Global Industries, deux sont extrêmement innovants et permettent l’exploration en grande profondeur, jusqu’à 3 000 mètres. Selon Technip, l’industrie «subsea» (infrastructures sous-marines) devrait enregistrer cette année un record de prises de commandes.