Des enquêtes sont organisées par le Centre de Recherche et d’Innovation sur le Sport, à l’université Claude Bernard de Lyon 1 (France), en partenariat avec l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) du Gabon, a affirmé le directeur de centre, le Pr Thierry Terret.
Peut-on connaître les raisons de votre présence au Gabon ?
Pr Thierry Terret : Je suis à Libreville pour plusieurs raisons. Mais, fondamentalement, nous sommes à la deuxième étape suivant la signature d’une convention entre mon centre de recherche à Lyon et l’Institut national de la jeunesse et des sports (INJS) de Libreville. Une convention dans laquelle est contenue une facette formation et une facette relative à la recherche.
Pouvez-vous être un peu plus explicite ?
En ce qui concerne la formation, la convention avait permis l’envoi de plusieurs étudiants de l’INJS pour étudier en master à l’université de Lyon 1. Nous sommes ici pour faire le point après deux années de cette formation et pour régler les quelques problèmes qui subsistent. Quant à la facette recherche, il s’agit d’une première étape. A l’occasion de la CAN, nous avons lancé un certain nombre d’enquêtes d’opinions et d’impact socio-économique de la CAN, avec la collaboration de l’INJS et de plusieurs experts de l’université de Lyon 1, notamment les statisticiens, sociologues et anthropologues.
Quelle appréciation faites-vous du parcours des étudiants de l’INJS à l’université de Lyon 1 durant ces deux ans ?
Alors, faisons un bilan quantitatif et qualitatif. Sur le plan quantitatif, nous espérions davantage de personnes envoyées à l’université de Lyon 1. Nous avons réalisé une série de pré-tests pour sélectionner les meilleurs. Mais, il se trouve que pour des raisons budgétaires, tous n’ont pas pu partir. En ce qui concerne le bilan qualitatif, les trois personnes qui sont actuellement à Lyon terminent leur master. Les jurys ne sont pas encore terminés, ils auront lieu au mois de juin. Mais on peut être confiant sur la réussite de ces étudiants gabonais, après une phase d’intégration qui a été difficile à cause de leur arrivée tardive à Lyon.
En prélude, vous avez parlé des enquêtes entreprises dans le cadre de la CAN. Qu’en est-il exactement ?
Les enquêtes autour de la CAN visent à connaître à la fois les retombées sociales et économiques de l’évènement sur les populations du Gabon ; mais aussi, elles visent à connaître la structuration sociologique des spectateurs qui assistent aux matches dans les stades et l’évaluation que les populations de Libreville font de la CAN. Les premiers résultats de ces enquêtes sont très intéressants, on a quelques surprises. Par ailleurs, trois mois après la CAN, une autre enquête sera réalisée pour savoir si l’impact est pérenne ou non.
Selon vous, dans un évènement comme la CAN, que peuvent être les retombées socio-économiques pour le Gabon ?
Il est encore un peu tôt dans la mesure où nous sommes entrain de collecter les informations. Mais, il faut savoir qu’il y a plusieurs niveaux. Au niveau social, manifestement la réussite des ‘’Panthères du Gabon’’ a créé un effet d’engouement assez remarquable chez les populations avec des scènes d’union et de fêtes autour de l’équipe. Il n’est pas certain qu’on aurait eu le même effet en cas de non qualification. Au niveau économique, l’un des espoirs autour de la CAN était de générer une attractivité supplémentaire des étrangers venant assister aux matches. Les premiers résultats des enquêtes montrent que c’est un espoir qui est assez vain, car il semble que très peu d’étrangers soient venus spécifiquement pour la CAN. Il y a des étrangers, mais c’est plutôt des résidents qui travaillent au Gabon qui vont suivre les matches. En revanche, il y aura probablement un impact supérieur sur le plan économique en raison du sponsoring et des rois pellés.
A quoi serviront les résultats de ces enquêtes ?
Les résultats de ces enquêtes vont donner lieu à deux types de productions. D’une part, à des articles dans les revues scientifiques de sociologie, de santé sur l’Afrique et le sport, et d’autre part, à l’établissement d’un rapport circonstancié qui sera remis à l’INJS et au Ministère de la Jeunesse et des Sports du Gabon ; mais aussi au COCAN, parce que ce sont des données qui pourront être utiles à l’avenir pour le Gabon s’il souhaite organiser d’autres évènements sportifs, et pour les futurs pays qui accueilleront la CAN.
Joslin Renders BOUBATA