Le taux de chômage est retombé en janvier à 8,3%, son plus bas niveau depuis février 2009. Les entreprises privées américaines ont recruté 243.000 personnes en janvier.
Les anticipations les plus optimistes sont largement dépassées. L’économie américaine crée nettement plus d’emplois que prévu. Les statistiques tout juste publiées par le Département du travail montrent que le secteur privé accélère ses embauches depuis novembre. Dans le même temps, les États et collectivités locales continuent de réduire leurs effectifs.
Le taux de chômage est retombé en janvier à 8,3%, son plus bas niveau depuis février 2009. Au mois d’août, période où l’on a cru à une rechute du pays vers la récession, le chômage était encore de 9,1%. Une partie de cette amélioration est certes liée au découragement de demandeurs d’emplois. Mais depuis novembre le marché du travail s’est clairement amélioré.
Les 243.000 créations nettes de postes en janvier sont d’autant plus rassurantes que les chiffres de décembre, et surtout ceux de novembre, sont révisés favorablement: 160.000 embauches supplémentaires sont désormais recensées pour les deux derniers mois de l’année 2011.
Voilà qui compense la déception issue de la première estimation de la croissance au quatrième trimestre. Sans la reconstitution de stocks par les entreprises, l’économie américaine n’aurait connu qu’une expansion de 0,8 % en rythme annuel fin 2011.
Le secteur manufacturier, tiré par l’automobile en pleine renaissance, est responsable de 50.000 emplois nouveaux. Comme toujours le secteur des services reste le moteur de l’embauche (+ 176.000 emplois). Mais d’autres activités se portent nettement mieux: la construction par exemple, dopée par un hiver jusqu’à présent plutôt clément, mais aussi les transports et le commerce de détail génèrent des emplois. On note par ailleurs un bond de plus 20.000 postes d’employés temporaires, ce qui peut être le signe avant coureur d’une nouvelle poussée de l’embauche.
«Je ne m’attendais pas du tout à cela»
Si l’on tient compte des Américains employés à temps partiel, le chômage en janvier recule à 15,1%, contre 15,2% le mois précédent. «Je ne m’attendais pas du tout à cela», commente Brian Dolan, stratège en investissement auprès de Forex.com dans le New Jersey. «Voilà qui est certainement de nature à soutenir la croissance et suggère une accélération de la dynamique», poursuit cet expert des marchés de change.
Pour autant les économistes jugent que l’accroissement démographique de la population aux États-Unis est tel que le chômage ne peut durablement baisser que si quelque 250.000 postes sont crées tous le mois. Les États-Unis semblent donc en passe de retrouver un rythme d’embauche suffisant pour faire baisser le chômage structurel.
Plus de huit millions d’emplois ont en effet disparu de 2008 à 2010. «La chute de l’emploi a été si forte que même en gardant le rythme d’embauche de janvier, il faudrait attendre 2019 pour renouer avec le plein emploi», rappelle Heidi Shierholz, économiste auprès de l’Economic Policy Institute à Washington.