Vue extérieure de la centrale nucléaire de Bouchehr, en Iran, photographiée le 26 octobre 2010. (© AFP Majid Asgaripour)
Pour un haut responsable du ministère russe des Affaires étrangères, il faut éviter de faire monter les tensions en continuant de spéculer sur le programme nucléaire iranien.
Les spéculations d’Israël sur la fabrication en Iran d’armes nucléaires pourraient avoir des conséquences «catastrophiques», a déclaré mercredi un haut responsable du ministère russe des Affaires étrangères Mikhaïl Oulianov.
«Les inventions» concernant «la possible fabrication par l’Iran d’armes nucléaires (…) font monter la tension et pourraient encourager les tentatives de recourir à des solutions militaires avec des conséquences catastrophiques», a déclaré M. Oulianov à l’agence Interfax.
Ces dernières semaines, les rumeurs sur une possible attaque israélienne contre des installations nucléaires iraniennes se sont amplifiées, alimentées par des déclarations de dirigeants israéliens et des éditoriaux dans les médias internationaux.
Un spécialiste israélien du renseignement, Ronen Bergman, a affirmé il y a une semaine dans le New York Times qu’une telle attaque aurait lieu dès cette année.
Plus tard ne doit pas être trop tard pour Israël
De son côté, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a provoqué l’émoi en souhaitant une opération contre Téhéran, sans préciser de date. «Quiconque dit ‘plus tard’ pourrait découvrir que ‘plus tard’ est trop tard», a-t-il affirmé.
«Le bruit et les inventions concernant les délais de la possible fabrication par Israël d’armes nucléaires (…) ont des objectifs politiques et de propagande qui sont loin d’être inoffensifs», a souligné M. Oulianov, directeur du département de la sécurité et du désarmement du ministère russe des Affaires étrangères.
Israël accuse depuis des années l’Iran, qu’il considère comme son principal ennemi, de vouloir se doter de l’arme nucléaire sous couvert d’un programme civil, ce que Téhéran dément.
«Dans nos évaluations, nous préférons nous baser sur les faits réels selon lesquels l’activité nucléaire de l’Iran est sous un strict contrôle de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)», a poursuivi le diplomate russe.
La Russie, qui a jusqu’ici souscrit à quatre séries de sanctions du Conseil de sécurité contre l’Iran, a fait savoir tout comme la Chine qu’elle s’opposait à de nouvelles sanctions.
Moscou estime que les sanctions européennes et américaines contre la République islamique ont pour but de faire échouer de nouveaux pourparlers internationaux sur le programme nucléaire iranien.