Stévy Nzitsa, un jeune homme de 24 ans, a perdu la vie au cours d’une partie de chasse, dans la nuit du mardi 24 janvier dernier au village ‘’Pahu Nzambi’’ au district de Mourindi dans la province de la Nyanga. Selon le témoignage recueilli par les gendarmes de la localité auprès de son compagnon de chasse, Yves Moussounda Moussounda, le défunt serait mort par noyade.
Le jeune Stévy Nzitsa, comme à son habitude, est parti du village ‘’Pahu Nzambi’’, le mardi 24 janvier dernier, en compagnie de son ami Yves Moussounda Moussounda, pour une partie de chasse. Malheureusement pour lui, il ne reviendra plus jamais au village sur ses deux pieds. Que s’est-il passé ce jour-là pour que son corps soit retrouvé trois jours plus tard sans vie ? Interrogé par les gendarmes de la localité, son compagnon de chasse, Yves Moussounda Moussounda relate ici le récit des circonstances de sa mort. Selon ses propos, tout a commencé le mardi 24 dernier. Nzatsi Stévy prépare, comme à son habitude, une partie de chasse nocturne. Dans la plupart des cas il y va seul mais pour cette fois-ci, il décide d’avoir de la compagnie, et demande à son ami Yves Moussounda Moussounda de partager ce moment avec lui. A la tombée de la nuit, les deux hommes, fusils en bandoulière, quittent leur petit village Pahu Nzambi et s’enfoncent dans la forêt. La partie commence apparemment bien avec un porc- épic à leur tableau de chasse. Puis le gibier se fait rare à mesure que les heures s’égrènent et qu’ils avancent dans la forêt. Il est déjà environ 2 heures du matin quand, constatant qu’ils n’avaient jusque-là pas grand-chose, Nzatsi Stévy propose à son compagnon d’aller au-delà de la rivière Douigni, qu’ils viennent d’atteindre. Connaissant cette partie de la forêt qu’ils estiment giboyeuse pour y avoir chassé à maintes reprises, il espère étoffer leur tableau de chasse. Une idée que son ami Yves Moussounda Moussounda ne trouve pas excellente, selon le témoignage qu’il livrera à la Brigade de gendarmerie de la sous-préfecture de Mourindi. Il affirmera même l’en avoir vivement dissuadé mais en vain.
Devant l’opiniâtreté de son ami, Yves M. M., toujours selon ses dires, se résout à traverser le cours d’eau avec son compagnon de chasse. Pour évaluer la profondeur de la rivière, le jeune Stévy Nzatsi coupe un bâton. Rassuré qu’il pourrait avoir pied sans que son corps s’immerge totalement, il s’engage le premier et entreprend la traversée. Puis arrive le moment tragique. Resté sur la berge, Yves M.M dit avoir vu son ami Stévy Nzatsi glisser puis disparaître sous l’eau en peu de temps, cela sans lancer le moindre cri de secours et sans tentative de s’extirper de ce péril. Lui qui est pourtant décrit par son entourage comme un très bon nageur. Effarouché, Yves M.M dit avoir mis du temps avant de réaliser ce qui venait de se produire. Après avoir crié en vain le nom de son ami dans cette nuit qui avait profondément envahi la forêt, il décide d’attendre les premières lueurs du jour pour entreprendre ses recherches. Dès l’aube, il dit s’y être attelé. N’ayant rien trouvé, il décide de rebrousser chemin et de regagner le village pour rendre compte de ce qui, apparemment, était une noyade. Ne connaissant plus le chemin du retour dans cette partie de la forêt qu’il dit ne pas connaître, Yves M.M déambulera pendant des heures avant de se retrouver dans un autre village situé à quelque 4 km du leur. Les recherches piétineront pendant un temps avant de reprendre sous la pression exercée par la famille du disparu sur Yves M.M dont elle doute quelque peu de la véracité du témoignage. L’état dans lequel le macchabée a été retrouvé trois jours après la disparition renforcera leurs soupçons sur un possible meurtre.
En effet, le cadavre a été retrouvé la lèvre inférieure amputée, comme arraché à l’aide d’un objet tranchant tel qu’un couteau, les yeux grands ouverts, le ventre pas du tout ballonné comme on l’observe généralement lors des noyades et le corps encore sanguinolent. Les cas de disparition ou de noyade seraient ces derniers temps monnaie courante dans ce village, selon une source ayant requis l’anonymat. « On a déjà en peu de temps enregistré près de quatre décès dans des conditions analogues et pour le moins mystérieuses dans ce village », ajoute cette source. Le présumé coupable, Yves M.M a été entendu deux fois par les agents de la brigade de gendarmerie de Mourindi et relâché faute de preuves probantes pouvant concourir à son inculpation pour meurtre. On a donc conclu à une mort accidentelle. La question qu’il faut se poser est de savoir s’il s’agissait réellement d’une mort naturelle comme l’affirme son ami Yves M. M, ou d’un homicide volontaire. Pourquoi l’enquête a-t-elle été bouclée précipitamment au point de laisser le présumé coupable qui n’a même jamais été gardé à vue ? Stévy Nzatsi qui décède avant d’avoir atteint son quart de siècle vivait depuis quelques temps avec sa grand-mère et sa mère au village Pahu Nzambi, où il s’était replié après avoir raté son bac D par deux fois en 2008 et 2009. Il avait pour projet de se faire un peu d’argent par la vente de gibiers avant de mieux, pensait-il, rebondir en s’inscrivant dans un lycée pour tenter à nouveau de décrocher ce précieux sésame. Il ne connaîtra malheureusement jamais cette joie en dépit des sacrifices qu’il a consentis à cet effet.