A l’heure du choix, par le Président de la République gabonaise d’un nouveau Premier Ministre, note « L’Union », des sons de cygnes se font entendre sur la nécessité d’élargir aux autres Provinces, le champ de nomination de celui-ci. Ce d’autant plus qu’Ali Bongo Ondimba a inscrit son septennat sous le sceau de la rupture.
Une vision politique dont l’ambition est, sans doute, de briser les tabous et manœuvres dilatoires, ayant caractérisé des années durant la sphère décisionnelle politique gabonaise. Nombreuses ont été ainsi des compétences, de facto écartées, au motif qu’elles n’étaient ni du groupe ethnique Fang, ni de la Province de l’Estuaire. Ce qui, semble-t-il, a occasionné de multiples frustrations, à l’origine de certains maux au sein de l’administration publique par le passé.
Un autre fait, qui milite également en faveur de l’élargissement de la fonction de Chef du Gouvernement aux autres localités du pays, est l’émulation politique que pourrait susciter une telle démarche. Et, en tout point de vue, un choix judicieux est vraisemblablement l’émanation d’un panel exhaustif de personnalités, susceptibles d’occuper ledit poste. Sous-entendu qu’une large liste de premiers ministrables constituerait un atout pour le Chef de l’Etat dans l’analyse d’une approche comparatiste des probables candidats. Toute chose qui favoriserait la mise en exécution, dans les délais requis, du programme politique pour lequel les populations l’ont porté à la magistrature suprême, le 30 août 2009.
En outre, plus de 40 ans après sa mise en pratique, cette logique politicienne à la Gabonaise, dénuée de tout fondement légal, est une sorte de boulet à la politique actuelle des autorités publiques.
En tout cas, la nécessité de revoir une logique qui a par ailleurs fait son temps, obéit au contexte d’émergence dans lequel le pays et ses institutions sont résolument placés. Sur la base de ce qu’il a initié déjà dans l’administration publique, où des roitelets sont tombés de leurs strapontins (victimes du « Tsun’Ali »), d’aucuns estiment dans le cadre d’une rupture plus accrue, que le Président de la République devrait scruter au-delà de la Province de l’Estuaire pour choisir son prochain Premier Ministre.