Des experts de plusieurs organisations internationales et nationales réfléchissent depuis hier sur les moyens d’améliorer la gestion de l’eau en Afrique, à l’occasion du 3ème symposium africain sur le cycle de l’eau.
Un symposium africain sur le cycle de l’eau, le troisième du genre, s’est ouvert hier à Libreville. Organisé par le GEO (Group on Earth Observation – organisme international regroupant des agences spatiales de nombreux pays), l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), l’Université de Tokyo et l’Agence Gabonaise d’Etudes et d’Observations Spatiales (AGEOS), ce 3ème symposium traite de l’utilisation des images satellites au service de la gestion des ressources en eau en Afrique. Cette rencontre des experts de plusieurs organisations internationales et nationales en charge de l’eau est une opportunité pour les pays concernés d’aboutir à des conclusions devant permettre d’améliorer la gestion de cette ressource vitale et sensible à toute vie. Ces assises ont été marquées par les allocutions du ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques, Régis Immongault, du représentant résident de l’UNESCO, Mohammed Bachiri, et du représentant du Conseil des ministres africains chargé de l’eau (AMCOW), Charles Ngangoue.
Tour à tour, le ministre des Ressources hydrauliques a précisé que « l’eau joue un rôle de première importance dans la réalisation des objectifs de développement socio-économique. L’accès à l’eau constitue une des premières étapes de lutte contre la pauvreté. C’est pourquoi la communauté internationale s’est fixé comme objectif du millénaire pour le développement de réduire de moitié le nombre de personnes n’ayant pas accès à l’eau potable et à un assainissement élémentaire d’ici à 2015 », a-t-il déclaré. « L’Afrique a besoin aujourd’hui, plus que par le passé, de renforcer ses capacités technologiques pour faire face aux nombreux défis qui jalonnent son développement et entravent l’épanouissement de ses populations », a-t-il ajouté. Pour sa part, le représentant résident de l’UNESCO au Gabon, Mohammed Bachiri, a rappelé que « l’eau est une ressource qui ne s’échange pas sur les marchés mondiaux et qui ne peut être gérée que localement. La coopération internationale est plus que jamais nécessaire pour une gestion équitable et durable de cette ressource » Le représentant du Conseil des ministres africains en charge de l’eau, Charles Ngangoue a signalé pour sa part que « si nous voulons assurer la sécurité de l’eau pour ces différents usages, si nous voulons faire de l’eau, le facteur clé de croissance, nous devons renforcer le système de connaissance et de maîtrise de l’information ».
Le Gabon a fait le choix avec l’appui du Brésil et de la France de créer l’Agence Gabonaise d’Etudes et d’Observation Spatiale (AGEOS), pour faciliter l’accès à l’imagerie satellitaire à plus d’une vingtaine de pays africains afin que le manque de données et d’informations ne soit plus un frein au développement des pays africains. Le centre spatial du Gabon, qui sera mis en place, comportera un pôle international de compétence en télédétection et une antenne qui recevra plusieurs satellites d’observation de la terre. Le cercle d’acquisition de l’antenne de Libreville de 2800 km permettra de couvrir un nombre important de pays d’Afrique Centrale, de l’Ouest et de l’Est. Les assises de Libreville, qui s’achèvent demain, voient la participation de plusieurs organisations internationales et nationales. Parmi elles, les Agences spatiales de l’Afrique du Sud, du Ghana et du Japon, ainsi que les administrations en charge de la gestion des bassins du Nil, du Lac Tchad, du Fleuve Sénégal, du Niger et de la Volta. Au niveau national, à côté du principal département en charge de la gestion des ressources hydrauliques, les experts du département de géographie de l’Université Omar Bongo et du Centre National de la Recherche scientifique (CENAREST) sont présents.