Au Togo, les autorités avaient affirmé qu’il n’y avait pas eu de cas de torture à l’Agence nationale de renseignement alors que le rapport de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) les dénonçait. Jeudi 1er mars 2012, le gouvernement a annoncé que des sanctions seraient prises contre les tortionnaires et que l’Agence nationale de renseignement ne pourrait plus détenir de suspects dans ses locaux. De nouvelles manifestations ont eu lieu ce vendredi pour demander que les tortionnaires soient traduits en justice et que le gouvernement mette en oeuvre les recommandations de la CNDH.
Les camions de gendarmerie et de police sont restés loin des manifestants à Lomé. Ce qui ressemblait à un face-à-face entre les manifestants et les forces de l’ordre a été évité de justesse et le calme est revenu.
Les marcheurs ont pris place à même le sol, au carrefour Décon, où ils ont tenu toute l’après-midi leur meeting. Plusieurs leaders d’associations de droits de l’homme et de partis politiques y ont pris part.
Zeus Ajavon, le leader de la coalition des associations contre l’impunité au Togo, a galvanisé la foule. « S’ils ont arrêté et emprisonné Kpatcha Gnassingbé dont le père fut président, qu’en serait-il pour vous ? », a-t-il lancé à la foule.
Le sit-in a duré toute l’après-midi et les activités s’en trouvaient paralysées à ce grand carrefour commercial où chaque jour les petits commerçants trouvent leur compte.
Pour les organisateurs, c’est un pari gagné quand on sait que jusqu’à la mi-journée, le sit-in n’était pas autorisé. Est-ce là une volonté du pouvoir d’éviter les affrontements ? Peut-être. Entendra-t-il ces manifestants ? L’avenir le dira.
Aujourd’hui, ces marcheurs demandent de confier les tortionnaires à la justice et de mettre effectivement en œuvre les recommandations contenues dans le rapport authentique de la Commission nationale des droits de l’homme.
RFI – TOGO / DROITS DE L’HOMME – Article publié le : vendredi 02 mars 2012 – Dernière modification le : samedi 03 mars 2012