Une partie de l’opposition et une plateforme de la société civile réunis au sein de +Ca suffit comme ça+ ont critiqué lundi la nomination fin février du Premier ministre gabonais estimant qu’il s’agissait d’une « lecture ethno-politique » datant de « plus de 40 ans ».
« Raymond Ndong Sima (nouveau PM) à la place de Paul Biyoghe Mba (ancien PM). C’est la preuve que M. Ali Bongo Ondimba (président gabonais) continue avec un mode de désignation du Premier ministre sur la base d’une lecture ethno-politique en vigueur depuis plus de quarante ans. Il n’a donc opéré aucune rupture », souligne la déclaration signée par la Coalition des Partis Politiques pour l’Alternance (CPPA) dont l’Union nationale (UN), une des deux principales formations d’opposition, dissoute en 2011.
M. Ndong Sima, Fang (ethnie à la majorité relative dans le pays, avec un tiers de la population environ) du Woleu-Ntem (nord), est le premier chef de gouvernement de l’histoire du Gabon à ne pas être un Fang de l’Estuaire (région de Libreville).
Conformément à une règle non écrite, le président Omar Bongo, décédé en 2009, n’avait nommé que des Fangs de l’Estuaire à la tête du gouvernement.
Lors de la présidentielle de 2009, le nord du Gabon a majoritairement voté pour André Mba Obame, secrétaire exécutif de l’UN, qui s’était autoproclamé président en janvier 2011, conduisant à la dissolution du parti par les autorités.
« Toujours préoccupé par sa quête de légitimité, M. Ali Bongo Ondimba a voulu gagner la confiance du Woleu-Ntem (nord) qui ne lui avait accordé que de maigres suffrages lors de la présidentielle 2009 », ajoute le texte.
Par ailleurs, +Ca suffit comme ca+ « exige » la création d’une « commission majorité/opposition/société civile pour participer aux travaux de mise en oeuvre de la biométrie » en vue des prochaines échéances électorales et notamment des élections locales de 2013.
+Ca Suffit comme ça+ avait appelé au boycott des législatives de décembre en raison de l’absence de biométrie dans le fichier électoral et n’a pas reconnu le résultat de ces élections, qui ont vu le parti du président Bongo remporter une victoire écrasante avec plus de 100 des 120 députés.