De gauche à droite, Fidèle Mengué M’Engoua, Pacôme Moubelet Boubeya et Jean-Félix Mouloungui.
Ainsi que le précisait Gabonreview, le refus de Fidèle Mengué M’Engoua d’entrer au gouvernement était «à prendre au conditionnel jusqu’à son officialisation». L’universitaire a finalement pris ses fonctions de ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Commerce. Il déjoue ainsi 15 jours de ouï-dire et de spéculation à son sujet.
Fidèle Mengué M’Engoua a finalement déjoué toute la rumeur suscitée par son absence au gouvernement, faisant dire qu’il refusait d’y enter. Deux semaines après y avoir été nommé, il a pris ses fonctions de ministre des Petites et Moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Commerce.
La cérémonie de passation des charges avec son prédécesseur, Jean-Félix Mouloungui, a eu lieu le 13 mars au siège du ministère, en présence du secrétaire général du gouvernement, Pacôme Moubelet Boubeya. De sa déclaration de circonstance, toute en convenance, on retiendra qu’il a notamment laissé entendre qu’«à travers cette nomination au gouvernement, j’ai compris que c’est un appel du pays qui a probablement besoin que j’apporte mon expérience dans ce secteur de notre économie.»
La rumeur a couru qu’il refusait d’enter en gouvernement du fait qu’il n’a été consulté que le 28 février 2012, jour de la formation du gouvernement Ndong Sima. Des sources concordantes assuraient en effet que les tractations téléphoniques en vue de sa nomination n’avaient pas été conclues lorsqu’il a appris qu’il venait d’être nommé au gouvernement. L’homme a alors refusé la logique du fait accompli et s’est coupé du monde en fermant toutes ses lignes téléphoniques, ainsi qu’en ont témoigné certains de ses collègues de l’Université Omar Bongo.
Son absence remarquée lors du tout premier conseil des ministres, le 29 février, a poussé la télévision nationale à déclarer qu’il était en mission. Professeur de droit public, Fidèle Mengué M’Engoua était en effet au Bénin où il dispensait des enseignements en qualité de professeur associé à la chaire UNESCO des Droits de la personne humaine et de la Démocratie de Cotonou.
Mais, les enseignements universitaires au Bénin constituaient-ils la seule raison de la dizaine de jours de mutisme de l’universitaire ? Quels dessous de table ont prévalu à la révision de sa posture radicale, certifiée par des sources dignes de foi ? Ces sources qui ont requis l’anonymat du fait de la sensibilité de l’affaire, ont-elles induit l’opinion publique en erreur ? Il se susurre maintenant que Fidèle Mengué M’Engoua est un proche du Premier ministre Ndong Sima et que s’il existe une seule personne que le chef du gouvernement a vraiment coopté, c’est bien cet universitaire. Lobbying et pressions provinciales aidant, il ne pouvait donc pas longtemps résister au besoin de venir soutenir l’action gouvernementale de son cadet « d’adoption » de Premier ministre.
L’éminent professeur de droit aura donc à gérer le département des Petites et Moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Commerce. Spécialiste émérite des finances publiques (droit budgétaire, droit de la comptabilité publique et droit fiscal), il devrait pouvoir bien mener la barque qui lui a été confiée. «J’ai l’espoir que chacun à son niveau, contribuera à former l’apprenant que je suis. Je viens à votre école, je compte sur la loyauté, la collaboration et l’expertise de chacun pour m’aider à booster ce département», a-t-il confié, modeste, lors de la cérémonie de passation de service avec son prédécesseur.