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Bastonnés pour avoir réclamé l’application de la loi

Après la décision du ministre sortant du Travail, Angélique Ngoma, de réintégrer les agents licenciés de Moov, la situation demeure inchangée. Les sept employés licenciés de Moov Gabon sont toujours hors service c’est-à-dire qu’ils ne parviennent toujours pas à être réintégrés par la direction générale de cette entreprise. Tel a été le motif principal d’un ultime mouvement d’humeur des agents syndiqués de l’entreprise, organisé hier matin, devant le bâtiment Rénovation qui abrite les services de cet opérateur de téléphonie mobile.

Piquets de grève et banderoles ont été des éléments qui annoncaient de nouveau le bras de fer dans la mise en pratique des recommandations de la direction générale du travail. Selon les sept agents licenciés, il s’agit d’une histoire connue de tous. Pour eux, ‘’ la société a décidé de licencier unilatéralement sept membres du bureau syndical sur les douze que compte ledit syndicat. Nous avons effectué un recours hiérarchique comme le prévoit la loi. Le ministère de Travail par l’entremise du directeur général de travail a donné avis favorable à ce recours des agents licenciés et a considéré comme abusif ce licenciement. Et avait immédiatement rappelé à la société de reprendre les agents licenciés avec le paiement intégral de leur salaire. Ceci c’était fait en début du mois de janvier dernier’’, a déclaré Martial Ameke Kendza, Délégué des agents cadres de Moov Gabon. De leur côté, a t-il poursuivi, la direction de Moov avait introduit un recours par l’entremise de son avocat. Une chose qui n’existe pas dans la loi gabonaise.

Après, la même direction avait dit à la ministre du Travail qu’elle ne prendrait pas en compte la décision du directeur général du Travail que si la ministre elle-même adresse une lettre à la direction de Moov pour affirmer ou infirmer la décision de la direction du Travail. Ce qu’a fait Mme Angélique Ngoma, ministre sortant du Travail, le 16 janvier dernier. En notifiant dans ce courrier, que les agents soient repris sans délais dans la société avec leur salaire payé’’, a poursuivi le délégué du syndicat, avant d’ajouter que :‘’ Nous sommes passés avec l’huissier de Justice pour reprendre le travail juste après la note du ministre. Un refus catégorique de reprise du travail a été affiché par la direction générale de Moov. Jusqu’alors a-t-il fulminé, nous restons sans salaire et sans travail. Nous sommes donc hors service parce que le directeur général de Moov a décidé, malgré l’injonction du ministre, de ne pas respecter la décision ministérielle. Après ce mouvement, nous nous attendons à ce qu’on nous reprenne dans nos droits’’ a conclu Martial Ameke. Des déclarations que réfute l’ensemble de la direction générale de Moov qui a décidé de donner sa version de la situation. Ainsi, pour e qui est de la directrice des Ressources humaines, Obame Ondo Eliane et du directeur Administratif et financier, Ella Eya Jean-Richard, qu’assistait le reste de l’administration, les sept agents ne font plus partie des effectifs de l’entreprise. En effet, explique la direction de Moov, ces agents syndiqués réclameraient aujourd’hui pour lever leur grève, la démission du directeur général de Moov, celle de la directrice des ressources humaines ainsi que leurs réintégrations sans condition dans l’entreprise. A la question de savoir pourquoi les agents licenciés ne peuvent-ils pas être réintégrés dans la société malgré la décision du ministre de Travail, la directrice des Ressources humaines a indiqué que l’acte posé par ces derniers était, selon l’entendement de la direction de Moov et de tout le groupe, très grave. ‘’Je pense qu’il faut faire la genèse de cette affaire. Il s’agit de sept agents d’Atlantique Télécom Gabon qui appartenaient au bureau exécutif du syndicat de l’entreprise.

Ces sept agents ont été licenciés pour la simple raison qu’ils avaient saisi les comptes de l’entreprise sur la base d’une décision du procès -verbal de conciliation. Or la saisie des comptes ne se fait que lorsqu’une créance est exigible, liquide et réelle. Donc nous avons demandé le déblocage des comptes. Ce que nous avons obtenu car le tribunal a jugé cette saisie abusive’’ a affirmé Obame Ondo Eliane, directrice des Ressources humaines de Moov. ‘’Pour y parvenir, a-t-elle ajouté, les agents avaient décidé de payer sous une huitaine. Et quant ce commandement de payer est arrivé à échéance, ils ont procédé à la saisie des comptes. Quand bien même le Directeur de l’époque avait appelé pour leur demander de ne pas procéder ainsi. Une demande qui a abouti à une fin de non recevoir pour la simple raison qu’ils devaient payer à forte somme, l’huissier de Justice. Ce geste n’avait pas trouvé l’assentiment de la direction générale et le groupe qui ont estimé que c’est un acte assez grave. Et une décision de licenciement a été prise sur ces agents qui ont abusé de leur position c’est-à-dire un abus de droit. Pour cette direction, la correspondance du directeur général de travail, annulant la décision de l’inspection du Travail et la réintégration des agents, était parvenue à Moov dans les délais déjà clos. ‘’Mais Atlantique Gabon estime qu’elle aussi a les droits d’user des voies de recours légales qui les permettent de protéger ses intérêts. Pour se faire, nous avons donc recouru au conseil d’Etat. Et nous en sommes ‘’, a conclu Ondo Eliane. Par ailleurs, cette situation de blocus n’est sans nul une interpellation du gouvernement qui devrait réagir afin qu’une issue favorable soit trouvée en attendant les conclusions du tribunal administratif (Conseil d’Etat).

Louis Edrille Moutsinga Moundounga

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