Les experts de la lutte contre les pollutions par les hydrocarbures et autres substances nuisibles vont s’approprier le Plan d’Urgence national du Gabon en la matière, à la faveur d’un atelier ouvert hier par le ministre en charge du Développement Durable, Luc Oyoubi.
Un atelier et exercice sur le Plan d’urgence national du Gabon (PNUG) contre les pollutions par les hydrocarbures et autres substances nuisibles en mer s’est ouvert hier à Libreville, en présence du ministre en charge du Développement Durable, Luc Oyoubi, qui était accompagné de son collègue des Eaux et Forêts, Gabriel Ntchango. L’objectif de ces assises est la mise en œuvre du plan d’urgence de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures et autres substances nuisibles en milieu marin. Ce plan a été élaboré depuis 2006 sur la base d’un décret de 2003. Adopté dans un premier temps en 2005, ce plan a été ensuite approuvé par un groupe de travail interministériel en mars 2010 après amendement.
La cérémonie d’ouverture de cet atelier a été marquée par trois allocutions prononcées respectivement par Messieurs Louis Léandre Ebobola Tsiba, directeur général de l’Environnement, Antoine Blonce, représentant de l’Organisation maritime internationale (OMI) et l’association mondiale de l’industrie pétrolière pour l’environnement et les affaires sociales (IPIECA), et Luc Oyoubi, ministre du Développement durable. Dans son allocution d’ouverture, pour Luc Oyoubi, en sa double qualité de patron du Développement durable et de président de la commission interministérielle de lutte contre les pollutions par les hydrocarbures et autres substances nuisibles, a déclaré : « le sujet qui nous réunit ce jour est particulièrement important pour le Gabon, compte tenu de ses réalités géographiques, économiques et sociales. En effet, avec une façade maritime de plus de 800 km, une importante activité halieutique et un potentiel touristique avéré, le Gabon dont l’industrie pétrolière est parmi les plus anciennes du continent fait partie des pays les plus exposés aux marées noires. De multiples navires relativement dangereux par la nature de leurs cargaisons, croissent chaque jour aux larges de nos côtes lorsqu’ils n’accostent pas à nos ports. La voie maritime étant depuis longtemps la plus exploitée dans le cadre des échanges avec nos partenaires extérieurs, doit faire l’objet d’actions préventives. Il est donc impérieux de prévenir la survenue des sinistres écologiques parce que les marées noires ignorent les frontières maritimes des Etats », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter qu’« il est de la responsabilité de l’Etat de garantir à notre peuple et aux opérateurs économiques les conditions de vie et de travail sécurisantes dans un environnement saint ».
A en croire Luc Oyoubi, la recherche de solutions aux questions relatives au déversement accidentel des hydrocarbures et autres substances nuisibles en mer est d’une importance capitale en ce sens qu’elle permet de consolider les acquis devant sans cesse être améliorés. Pour le directeur général de l’Environnement, Louis Léandre Ebobola Tsiba « l’objet de l’atelier qui s’est ouvert ce matin dont la seconde phase va se poursuivre à Port-Gentil et le clou sera donc marqué par un exercice grandeur nature qui interviendra le 23 dans la ville économique du Gabon. De 2010 à maintenant c’est le premier exercice que nous allons devoir élaborer pour tester ce plan d’urgence afin de juger de son effectivité ou de sa fonctionnalité. », a-t-il signifié. Selon les explications du responsable de l’Environnement, une équipe, à bord d’une navette de la marine, va déverser 400 litres d’huile de palme pour simuler la nappe. Le bateau de la Marine nationale, qui simule le tanker, sera chargé de déverser l’huile de palme avant de donner l’alerte. L’objectif de cette simulation est de gauger la capacité de réaction du Gabon pour endiguer de tel sinistre. Pour le représentant de l’OMI et l’IPIECA, Antoine Blonce « Je me réjouis du partenariat très productif de l’OMI avec l’IPIECA dont les résultats dans la région de l’Afrique occidentale, centrale et australe sont déjà très remarquables. L’atelier et l’exercice de cette semaine sont une expression de plus. Il convient de saluer les efforts considérables déployés par le Gabon pour la mise en place d’une politique efficace de protection de l’environnement marin préalable au développement harmonieux de l’économie », a-t-il précisé. Il est à préciser que le plan d’urgence national de lutte contre les déversements accidentels d’hydrocarbures et d’autres substances nuisibles doit être perçu comme un ensemble de mesures pratiques dont le déclenchement en situation de crise devrait aider le Gabon à réduire les conséquences écologiques et économiques des marées noires qui sont souvent dramatiques. Cinq jours durant, les participants à ces assises de Libreville et Port-Gentil vont s’approprier ce plan d’Urgence institué par le décret 653 de mai 2003 relatif à la préparation et à la lutte contre les pollutions par les hydrocarbures et autres substances nuisibles en vue de sa mise en œuvre pour la première fois depuis son élaboration. Les résultats de cet atelier devraient permettre à chaque participant de mieux connaître son rôle en situation de crise et d’améliorer les cadres d’actions en matière de prévention et de lutte contre les déversements accidentels des hydrocarbures et autres substances nuisibles.
Fanch Sterley Saya