Une convention de 183 millions de dollars soit 91,5 milliards de Fcfa a été récemment signée entre l’Etat gabonais et le groupe singapourien Olam, en vue de développer une plantation de caoutchouc dans la zone de Bitam et implanter une usine de transformation dans la même région, indique-t-on.
L’Etat gabonais et la multinationale Singapourienne Olam ont récemment conclu un partenariat de 183 millions de dollars, soit 91,5 milliards de Fcfa, devant conduire au développement d’une plantation de caoutchouc et d’une usine de transformation dans la zone de Bitam. La joint venture, dans laquelle le gouvernement gabonais aura une prise d’intérêts de 20%, permettra la création d’une plantation de 28 000 hectares dans la zone de Bitam (province du Woleu-Ntem, nord du Gabon). Après une phase de plantation qui commencera en 2013 pour s’achever en 2019, la première récolte est prévue pour 2020 avec, à terme, une capacité de production de 62,000 tonnes par an, a annoncé dernièrement le Directeur général de Olam Gabon, Gagan Gupta, à l’issue de la signature de la convention de partenariat avec l’Etat gabonais représenté par le ministre en charge de la Promotion des Investissements, Magloire Ngambia.
Dans la droite ligne de la politique de diversification et d’industrialisation de l’économie nationale mise en œuvre par le Président Ali Bongo Ondimba depuis 2009, une usine de transformation d’une capacité de traitement de 225 tonnes par jour sera également construite. La production de caoutchouc naturel transformé sera destinée à l’exportation dans le contexte d’une demande mondiale en hausse de 3,5% par an. Ce nouveau partenariat conclu avec la multinationale Olam, après celui des zones économiques spéciales de Nkok (région de Libreville) et de l’île Mandji (région de Port-Gentil) et celui pour le développement de 100 000 hectares de culture d’huile de palme, est, note-t-on, un nouveau signe de l’attractivité du Gabon pour les investisseurs étrangers. ‘’ L’un des éléments clés de notre stratégie à long terme est d’investir sur des cultures porteuses dans des pays qui possèdent un environnement compétitif dans ce secteur. Nous estimons que le Gabon est un des pays les plus compétitifs pour investir dans les plantations en caoutchouc du fait de la disponibilité des terres, de la qualité du sol, des conditions agro-climatiques et grâce au soutien sur le long terme et aux avantages fiscaux offerts par le gouvernement gabonais pour des projets de cette envergure’’, a déclaré le Directeur General d’Olam Gabon. Pour le ministre gabonais en charge de la Promotion des Investissements, Magloire Ngambia, ce nouveau projet s’inscrit en droite ligne des partenariats recherchés par le gouvernement gabonais et en cohérence avec la stratégie de développement du Gabon Emergent. ’’
Le développement de ces 28 000 hectares de plantation de caoutchouc en partenariat avec Olam correspond à notre volonté de diversifier notre économie sur la base d’une réelle valeur ajoutée pour le Gabon. Cette valeur ajoutée est présente à la fois dans la construction d’une usine de transformation qui répond à notre ambition d’industrialiser notre économie, mais également au niveau des impacts socio-économiques de ce projet. A terme, plus de 6000 emplois directs et 5000 emplois indirects seront créés, avec en soutien un réel programme de formation assuré par Olam autant pour des postes qualifiés que pour la main d’œuvre nécessaire au niveau des plantations et de l’usine. Il s’agit donc pour nous d’un projet structurant qui s’inscrit en droite ligne avec notre plan stratégique pour faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025 et pour le développement des zones rurales’’, a-t-il indiqué. M. Ngambia a également précisé que dans le cadre de ce projet, le partenariat entre le gouvernement gabonais inclus la construction de 3366 logements, d’écoles et d’un centre de santé. La constitution de ce nouveau basin d’emplois dans le nord du pays répondra ainsi aux meilleurs standards internationaux en termes de politique RSE (responsabilité sociale des entreprises). Tout comme pour sa culture de palmiers à huile dans la zone de Kango (province de l’Estuaire, à 60 kilomètres au sud-est de Libreville), Olam a en effet conduit une procédure CLIP (Consentement Libre Informé Préalable) qui consiste à informer la population riveraine et à veiller à ce que les emplois créées bénéficient directement à la population des environs. La dimension environnementale a également été prise en compte avec une étude d’utilisation des terres réalisée en amont et un bilan carbone, selon les nouvelles directives du Plan Climat du Gabon. Dans le cadre du Plan Stratégique du Gabon Emergent, l’objectif du gouvernement est d’augmenter significativement la contribution de l’agriculture au PIB (actuellement de 5%) et d’assurer au Gabon son autonomie alimentaire en développant une agriculture, une pêche et une aquaculture modernes. Un programme agricole de sécurité alimentaire et de croissance a ainsi été lancé par le gouvernement gabonais.
Guillaume Choukou (Sources : COCOM Gabon)