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L’insécurité à Libreville vue par ses habitants

La capitale gabonaise est plus que jamais confrontée l’insécurité des personnes et des biens, malgré le gonflement des effectifs enregistrés dans les forces nationales de l’ordre et de la défense. Synthèse d’un micro trottoir réalisé à ce sujet.

Les populations de Libreville se plaignent et ne savent plus à quel saint se vouer. Le climat d’insécurité qui gangrène la ville est incroyable et n’échappe à aucune couche sociale. Les bandits pillent, violent, tuent et, faute d’être sérieusement inquiétés, semblent s’y adonner à cœur joie.

«Le banditisme n’épargne personne. C’est une question de chance ou de malchance. C’est pile ou face. On peut être victime d’un braquage à n’importe quel lieu de la ville, encore pire quand vous rentrez tardivement. Parfois les bandits s’introduisent dans les domiciles des gens pour semer la terreur. Il est important et urgent de remettre en place une police de proximité», explique un Gabonais interrogé dans la rue. Et un autre de faire remarquer : «on observe des recrutements réguliers dans les corps de défense nationale, dans la police et autres. Si ces derniers pouvaient être partout dans la ville cela diminuerait certainement ce voyoutisme qui nous maintient dans l’inquiétude permanente.»

Si certains Gabonais instruits invoquent et souhaitent l’importation au Gabon de la méthode «Tolérance Zéro» qui aurait permis de ramener la quiétude dans des villes autrement plus dangereuses, tel que New York, d’autres pensent qu’il faudrait que le parlement légifère pour rétablir la peine de mort afin d’éradiquer ce fléau. Car, indique un autre Gabonais interrogé, «pour ces bandits, la prison n’est rien d’autre qu’une maison dont on fini toujours par sortir pour récidiver ou même pour narguer ses anciennes victimes». Ici comme ailleurs, l’impuissance des forces de l’ordre à conserver la maîtrise de la rue encourage les idées extrémistes, même s’il est établi qu’elles n’ont rien amélioré là où elles sont appliquées. Faute d’obtenir la sécurité, on réclame la vengeance.

Il semble en effet que les forces de l’ordre ne sont pas judicieusement préparées à vaincre le banditisme à Libreville. «On devrait avoir, dans les rues, des petites patrouilles de trois à quatre hommes armés faisant la ronde à pied. Cela peut permettre de crier à l’aide et d’être secouru et pourquoi pas d’obtenir chaque semaine l’arrestation de quelques bandits. Ce qui devait permettre d’éradiquer ce phénomène. Au fond, ils ne comptent pas pour plus de 5% de la population, ces bandits», râle un taximan Gabonais avant de conclure, visiblement énervé, «nous avons la police la plus bête du monde. Chaque fois qu’une opération de lutte contre le banditisme est déclenchée, elle consiste toujours à contrôler les voitures, surtout les taxis. Et pourtant, ce n’est pas parce qu’on présente ses papiers qu’on est un citoyen honnête.» Il est vrai que que certains grands bandits voyagent en première classe, sont parfois habillés comme des cadres et ils peuvent arborent des signes extérieurs d’aisance matérielle ou de bonne moralité, même si le sentiment d’insécurité st plutôt alimenté par une apparence moins flatteuse de petits “embrouilleurs”.

Le problème des policiers ripoux ou intéressés n’a pas été abordé par les personnes interrogées. Pourtant, de nombreux policiers n’entrent en action que s’il est question de gros sous. Ils dédaignent les petites rapines dont ils ne pourraient rien subtiliser ou tirer profit. Le général Léon Mistoul qui a récemment pris la tête de la Police nationale et qui a radié quelques policiers corrompus et pervers devrait donc continuer sur cette voie. Il est d’ailleurs urgent et important que des solutions fiables soient trouvées afin de ramener la sérénité recherchée par les populations.

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