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Maganga Moussavou sort de sa prostration

Pierre-Claver Maganga Moussavou
Opposant alternatif et ex-député de Mouila, Pierre-Claver Maganga Moussavou, s’est livré à un exercice avec les médias, le 28 mars. Occasion pour lui de livrer sa lecture de la récente actualité sociopolitique du Gabon et de procéder à de subtils appels du pied envers le pouvoir.

Ainsi qu’il en a pris l’habitude, le président du Parti social démocrate (PSD), Pierre-Claver Maganga Moussavou a encore reçu les médias à son domicile des Charbonnages à Libreville, le 28 mars. Cette sortie de l’ex-député de la commune de Mouila est littéralement la première sur le registre politique depuis sa débâcle aux législatives du 17 décembre dernier. Ses précédentes apparitions publiques ayant en effet été uniquement en rapport avec le sport.

L’exercice du président du PSD consistait, pour l’essentiel, à livrer sa lecture de l’actualité politique du Gabon des deux derniers mois. Au titre des sujets les plus importants abordés figurent la problématique de la réélection du Gabonais Jean Ping à la tête de la Commission de l’Union africaine. Maganga Moussavou a suggéré à ce propos au diplomate gabonais de «sortir par le haut en retirant sa candidature pour un prochain mandat», insinuant, selon le quotidien L’union qui rapporte la conférence de presse, que jean Ping a pu jusqu’ici être «victime des turpitudes du Gabon.»

Abordant l’endommagement du pont de Kango et ses conséquences socioéconomiques, l’époux de Mme le député du canton Ngounié centre a suggéré au gouvernement, sans indiquer de réelles alternatives, à trouver une solution autrement plus efficace que les barges et le train. De même, il condamné toutes les découvertes macabres, assassinats et disparitions des personnes constatés ces derniers jours à travers le Gabon. Ce qui à ses yeux prouve que «le Gabon reste moyenâgeux avec ses pratiques de sorcellerie, de fétichisme qui font florès dans notre pays», relate le quotidien L’union.

Sans tenant à ce sujet et se situant dans le contexte du meurtre de l’adjudant-chef Marcel Mayombo, il y a quatre mois dans la Ngounié, pour lequel quatre militaires en service actif ont été placés sous mandat de dépôt, l’opposant alternatif a exhorté les ministres de la Défense et de la Justice, à faire éclater la vérité sur les causes exactes de la mise en détention de ces officiers et sous officiers.

On retiendra surtout de cette sortie du patron du PSD, une tendance à invoquer ou à s’en remettre au chef de l’Etat gabonais pour la résolution de tel ou tel problème indexé. Ce qui a sonné, pour de nombreux journalistes, comme un appel du pied envers l’exécutif. Pour mémoire, Pierre-Claver Maganga Moussavou qui s’inscrivait dans la logique «pas de biométrie, pas d’élections» au sujet des dernières législatives, avait fini par lâcher ses camarades de l’opposition et des organisations de la société civile pour se porter candidat au dernier moment, sous le prétexte d’un refus de pratiquer la politique de la chaise vide. Il a fini par être battu, dans son fief de Mouila, par le candidat du Parti démocratique gabonais, Léon Nzouba, avec 62,60% des voix, contre 35,65%. A ce jour, «sa chaise est bien vide à l’Assemblée nationale», ironisent régulièrement les opposants qui avaient campé sur leur position.

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