Elles sont dix-sept sur l’ensemble du territoire nationale, les centrales syndicales reconnues qui étaient réunies, le 2 avril 2012, autour du Premier Ministre, Chef du gouvernement, Raymond Ndong Sima, qu’assistaient les ministres délégués Calixte Isidore Nsie Edang et Désiré Guedon, à la demande du nouveau locataire du 2 décembre.
C’est à une rencontre de prise de contact avec le premier ministre qu’ont été conviés, les responsables des 17 centrales syndicales gabonaises représentées chacune par deux de ses membres. Il s’agissait ainsi pour Raymond Ndong Sima de prendre langue avec les partenaires sociaux et de leur décliner la vision de la relation qui devrait exister entre le gouvernement dont il a la charge et eux. D’entrée de jeu, les partenaires ont présenté les félicitations de leurs adhérents au Chef du gouvernement pour sa nomination aux prestigieuses fonctions de premier ministre après quoi, la parole a été donnée à qui voulait la prendre. Ainsi, tour à tour, les partenaires se sont exprimés sur ce qu’ils entendaient par syndicalistes.
Ils ont, à tour de rôle, déroulé un chapelet de ce qu’ils considèrent comme des manquements graves à l’observation du statut du syndicaliste par certaines personnes qui détiendraient le pouvoir de décision. Parmi les récriminations avancées, il y avait celle relative à l’élection des membres au Conseil Economique et Social (CES) et aussi, l’emprisonnement dont ont été victime certains de leurs camarades. Après s’être réjouis de l’annulation par les pouvoirs publics de la récente élection au sein de cette institution consultative, les partenaires sociaux ont sollicité du premier ministre, une nouvelle procédure qui prendrait en compte toutes les sensibilités. Ils ont tous appelé au respect et à l’application intégrale de la loi sur tous les aspects relatifs au renouvellement des conseillers au CES.
Les interlocuteurs du Premier ministre ont également évoqué la question de la représentativité. Pour eux, l’on ne saurait, contrairement à ce qu’avançait une frange de syndicalistes, parlé d’une quelconque représentativité sans recourir aux élections professionnelles. Toujours s’agissant de la désignation des membres au CES, Camille Mombo, l’un des doyens du mouvement syndical gabonais a laissé entendre que le texte actuel règlementaire du Conseil Economique et Social en l’état était caduque, et avait besoin d’une adaptation à la donne actuelle car, les critères d’éligibilité ayant connu beaucoup de changements.
Un autre point et non les moindres a été évoqué par les invités du Chef du gouvernement, il s’agit de la mise en service du Conseil National du Dialogue Social (CNDS) tel que voulu par toutes les parties signataires autour du Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba.
C’est finalement à un dialogue à bâton rompu avec le Chef du gouvernement que les partenaires sociaux ont pris une part active. Quant à Emmanuel Mvé Mba du CAPPE, une des centrales syndicales présentes, les partenaires sociaux sont de véritables partenaires du gouvernement et non des adversaires et Léon Mébiame Evoung d’ajouter que les syndicalistes ne sont pas des politiciens et qu’ils méritaient aussi des égards comme toutes les autres forces de proposition de l’Etat. Il a ainsi dénoncé la manière avec laquelle certains de leurs pairs sont traités dans des entreprises et autres milieu professionnel où ils exercent. Pour l’Union syndicale des agents publics (USAP), la flambée des prix de première nécessité interpelle au plus haut lieux, les pouvoirs publics.
Aussi, appelle t-elle de vive voix à une prise rapide des mesures susceptibles de redonner espoir au panier de la ménagère. L’USAP souhaite également le respect des droits syndicaux pour leurs membres respectifs. En réponse aux différentes interventions, le premier ministre, chef du gouvernement s’est réjoui des échanges avec ses interlocuteurs et les a rassurés de la poursuite dans les prochains jours, de ce genre de rencontres.
Se tenant à quelques jours de son passage à l’Assemblée Nationale pour la déclaration de sa politique générale, Raymond Ndong Sima s’est interrogé sur l’avantage qu’avaient les uns et les autres par l’émiettement des centrales et à qui cela profitait ? En guise de conclusion, il a invité ses interlocuteurs à plus de sérénité dans les mouvements syndicaux qui devraient demeurer dans leur contexte de partenaires des pouvoirs publics. La rencontre de l’immeuble interministériel s’est déroulée en présence du Secrétaire Général du Gouvernement, Pacôme Moubelet Boubeya et de certains collaborateurs du Premier Ministre.
par Junior MBOULET